Ce travail s’appuie, au point de vue méthodologique, sur un grand nombre de recherches menées aussi bien en Syrie que dans d’autres parties du monde, mêlant archéologie, sciences de la Terre et utilisation d’outils informatiques (SIG, analyse d’images). Il est nécessaire de mentionner certaines de ces recherches les plus récentes et celles à qui ce travail doit beaucoup. Citons notamment les travaux réalisés en Méditerranée et compilés par G. Barker et D. Mattingly (1999-2000), qui ont pour titre général The archaeology of mediterranean landscapes (cinq tomes) et en particulier M. Gillings et al. (1999) pour l’utilisation du SIG en archéologie 35 . Rappelons également les recherches menées depuis le début des années 1990 dans le cadre du projet Archaeomedes en Méditerranée et dans la vallée du Rhône en France (voir notamment F. Favory et al. 1999, J.-F. Berger et al. 1997 ou S. van der Leeuw éd. 1995) 36 . Il convient par ailleurs de signaler ce que ce travail doit aux recherches menées, au Proche-Orient, tant en géographie physique (étude des paléoenvironnements) qu’en archéologie et sur les rapports entre les sociétés et le milieu naturel. Citons notamment S. Bottema, G. Entjes-Neiborg et W. van Zeist eds. (1990), sur le rôle des hommes dans la formation des paysages en Méditerranée orientale, ou O. Bar-Yosef et R.S. Kra (1994) et, un travail plus ancien de J. L. Bintliff et W. van Zeist eds. (1982), sur l'environnement naturel passé et les paléoclimats en association avec les activités humaines, en Méditerranée orientale, depuis la fin du Pléistocène. Les nombreuses recherches archéologiques et environnementales menées dans ces régions et en particulier en Syrie du Sud, en Jordanie, dans le Negev et dans le Sinaï ont ouvert la voie aux travaux menés en Syrie du Nord et précisément dans les marges arides. En plus des recueils mentionnés plus haut, signalons les recherches pluridisciplinaires menées depuis les années 1970 dans le Néguev et le Sinaï, notamment O. Bar-Yosef et J. L. Phillips eds. (1977), A. E. Marks ed. (1976-1977), et les recherches archéologiques menées également dans ces déserts ou à leur marge, par exemple et plus récemment, D. Valbelle et C. Bonnet (1998), M. Haiman (1996) et I. Finkelstein (1995). Il faut également citer les recherches menées par F. Braemer en Syrie du Sud depuis le début des années 1980, mêlant souvent géographie et archéologie (voir notamment la bibliographie récente, F. Braemer et J. Sapin 2001, F. Braemer 1999, F. Braemer et J.-C. Échallier, 1995). J. Sapin a aussi travaillé sur l’occupation du sol dans le Levant sud dans une perspective géoarchéologique (voir par exemple J. Sapin 1982 et 1992). Il faut également mentionner les travaux de T. J. Wilkinson (par exemple, 1998, 1995, 1990a, b, et avec D. J. Tucker (1995)) qui se consacre, depuis de nombreuses années, à l’étude de l’occupation et de la mise en valeur des terres (notamment en Syrie, en Irak ou en Turquie), dans une perspective géoarchéologique.
L’étude menée ici a été réalisée dans le cadre des travaux géoarchéologiques menés, en Syrie du Nord, par une équipe pluridisciplinaire dirigée par B. Geyer 37 . Ces travaux, qui s’inscrivent dans le sillage des recherches mentionnées précédemment, ont inauguré l’étude géoarchéologique en domaine de marge aride dans le Levant nord. Ils portent sur l’anthropisation des paysages dans des zones de marge aride, les systèmes de subsistance et de production et les équilibres écologiques étudiés dans une perspective diachronique. J. Besançon a participé activement à ces travaux et aux réflexions théoriques et méthodologiques portant sur les relations Homme/Nature dans cette région 38 . Enfin, les recherches menées depuis les années 1970 par P. Sanlaville au Proche-Orient, portant sur l’évolution du milieu naturel en relation avec les sociétés humaines, ont fait avancer de manière déterminante ces réflexions 39 .
Voir aussi la bibliographie plus détaillée sur l’utilisation des SIG dans le cadre de recherches géoarchéologiques, en troisième partie.
Voir également en troisième partie une bibliographie plus étoffée des travaux réalisés dans le cadre de ce projet.
Notamment B. Geyer (éd.) (2001), B. Geyer (1999 a), B. Geyer et al. (1998), R. Jaubert et al. (1999).
Pour la réflexion méthodologique sur les études combinant l’Homme et le milieu naturel, on peut se référer à un article de 1979 : « Préhistoire et géomorphologie : quelques réflexions d’ordre méthodologique », in P. Sanlaville (dir.), Quaternaire et préhistoire du Nahr el-Kébir septentrional. Par ailleurs, certains articles récents, traitant de l’environnement et de l’occupation du sol, peuvent être signalés. Par exemple, B. Geyer et J. Besançon (1997), J. Besançon et B. Geyer (1995).
Pour prendre la mesure de ses recherches, on peut se référer à un article de synthèse récent (1997) « Changements climatiques dans la région levantine à la fin du Pléistocène supérieur et au début de l’Holocène. Leurs relations avec l’évolution des sociétés humaines. » Paléorient 22/1, p. 7-30.