Conclusion : le nécessaire apport des ressources hydriques allogènes

L’eau constitue le problème majeur de la région, comme c’est le cas pour toutes les régions de marges arides. Le manque d’eau est en effet réel et le recours aux apports allogènes de plus en plus vital. Pourtant, ce n’était pas le cas il y encore une cinquantaine d’année. Les nappes phréatiques (en particulier sur les piémonts des jabals et au nord du lac) étaient alors encore bien pourvues en raison d’un apport d’eau régulier par le biais de nombreuses sources sur le piémonts des plateaux et d’un cours d’eau pérenne au nord du lac.

C’est la surexploitation des nappes, au moment du développement massif de l’irrigation à partir des années 1940-1950, qui a conduit à la situation de pénurie actuelle, en raison de l’abaissement des nappe et de leur pollution par l’eau salée localisée dans la nappe libre du Jabbûl. Seule la nappe des plateaux basaltiques a été épargnée. Mais son débit (observé mais non mesuré) est aujourd’hui faible. Dans les vallées, les puits permettent d’alimenter le bétail, mais les pompages ne peuvent durer que quelques heures. L’eau consommée par les habitants, quant à elle, provient souvent de l’Euphrate. Dans certains cas, des sources au débit faible mais à l’écoulement permanent permettent d’alimenter le bétail et assure une irrigation d’appoint pour des jardins (c’est le cas à Shallalat Saghirat, sur le piémont sud-est du Jabal al-Has). En bordure du lac, sur les piémonts, la contamination des nappes par le chlorure de sodium de la nappe du Jabbûl interdit l’utilisation des puits.

L’eau disponible pour l’irrigation, qui est aussi l’eau potable, est donc pratiquement limitée aujourd’hui aux apports de l’Euphrate, que ce soit par l’intermédiaire de canaux spécialement conçus comme ceux qui traversent le nord de la région, ou d’anciens oueds réutilisés comme canaux. La question de la mise en valeur ne se pose donc plus de la même façon aujourd’hui qu’avant ces apports artificiels.