Sur les plateaux basaltiques (figure 12) s’observe un sol rougeâtre, constitué de limon, d’argile et de débris caillouteux. Légèrement rubéfié, le sol comporte un horizon limono-argileux 86 à débris de croûte calcaire surmontant une dalle calcaire bréchique en place qui cimente des fragments de dalles plus anciennes (+/- 0,4 m). Vers le bas l’encroûtement calcaire qui devient pulvérulent affecte le basalte très altéré (blocs s’écaillant pris dans la croûte, pouvant être supérieurs à 1 m de grand axe). À de nombreux endroits les horizons superficiels ont été décapés et la dalle affleure. Dans ce cas, elle est en cours d’altération (lapiazage) et un mince sol limono-argileux rougeâtre se constitue dans les fentes d’altération.
Il est difficile d’intégrer ce sol dans une typologie classique. Son caractère partiellement hérité 87 , dû à l’apport probable de limons éoliens et à un climat plus humide responsable de la libération d’oxydes de fer, le met en décalage avec un classement qui, au vu du climat actuel, le qualifierait de xérosol c’est-à-dire un sol de milieu aride (selon la typologie de la F.A.O.). Nous le qualifierons donc, en intégrant ses diverses caractéristiques, de sol polyphasé remaniant un paléosol rubéfié en milieu aride. Il possède de bonnes qualités agronomiques, en raison de la présence du basalte sous-jacent et de l’altération de la croûte calcaire. Mais ce point sera approfondi plus loin, dans le paragraphe consacré aux déterminants liés aux sols.
La faible cristallisation des constituants du basalte favorise l’apparition relativement rapide de colloïdes (argiles de type smectites néoformées) qui participent activement à la pédogenèse.
« Partiellement », car évoluant encore aujourd’hui (pédogenèse et érosion).