II - La chronologie et l’évolution du milieu à la fin du Pléistocène supérieur et à l’Holocène : données régionales

La transition entre le dernier maximum glaciaire (20 ka à 18 ka BP) et le début de l’Holocène est fondamentale dans l’évolution des sociétés humaines, particulièrement au Proche-Orient. C’est le début d’un réchauffement et d’un accroissement de l’humidité importants qui atteindront leur maximum vers 8,5 ka BP et durant lequel l’Homme passe de l’état de chasseur-cueilleur nomade à celui d’agriculteur sédentaire. Ce mouvement de sédentarisation et de changements des pratiques de subsistances est à l’origine des sociétés structurées et urbanisées qui vont se développer, par la suite, dans cette partie du monde (en Mésopotamie).

Les données dont on dispose pour reconstituer les environnements passés sont plus nombreuses et plus précises à partir de cette date. Plus nombreuses parce que les informations se diversifient et sont plus accessibles : carottes lacustres (Ghab, Houlé), oscillations du niveau de la Mer Morte, évolution des cuvettes endoréiques (occupées successivement par des lacs et des sebkhas), formation de terrasses alluviales, de sols, d’encroûtements calcaires ou gypseux... Plus précises aussi parce que souvent mieux datées, en raison notamment des données archéobotaniques et archéozoologiques qui sont fournies par de nombreux sites archéologiques.

Il ne s’agit pas, dans cette partie, de faire une présentation exhaustive des différentes données paléoenvironnementales publiées à ce jour concernant cette période. D’autres s’en sont déjà chargés (en particulier P. Sanlaville 1996 et 1997). L’objectif est de synthétiser les grandes phases de cette évolution afin de les utiliser comme repères temporels lors de l’étude de la région du Jabbûl.

D’après les carottes marines de l’Atlantique et de la Méditerranée, on connaît l’évolution générale du climat après le maximum glaciaire. La plupart des changements climatiques ont eu des répercussions au Proche-Orient et dans la région qui nous concerne et ont eu des conséquences sur l’occupation humaine. Ils seront donc rappelés ici, sur la base notamment des travaux de P. Sanlaville (1996, 1997).