A - Les traces d’épisodes morpho-climatiques

La région du lac Jabbûl est aujourd’hui occupée par une dépression endoréique vers laquelle converge l’ensemble du réseau hydrographique local. Mis à part le Nahr ad-Dahab et quelques oueds descendus des plateaux, les cours d’eau n’ont pas été suffisamment puissants pour élaborer une série de terrasses fluviatiles. Généralement les oueds actuels incisent une terrasse récente située dans une modeste vallée, elle-même incisant un glacis à croûte calcaire. Il arrive que la terrasse récente soit peu marquée et que l’oued divague sur ses alluvions. Sur les piémonts, les cours d’eau ont édifié des cônes alluviaux (voir par exemple planche 8, photo D) parfois emboîtés qui passent, vers l’aval, à des glacis à mince couverture alluviale, eux-mêmes pouvant être emboîtés. Au nord du lac, le piémont d’Al-Bâb montre une série de glacis étagés. Sur le pourtour du lac s’observent les témoins d’une formation lacustre de plusieurs mètres d’épaisseur. Enfin, des dépôts éoliens occupent le rivage est ainsi que les îles du lac.

L’étude de ces témoins d’épisodes morphogénétiques va permettre de reconstituer les grandes lignes de l’évolution de la dépression du lac Jabbûl et de son pourtour au Pléistocène puis à l’Holocène. Il s’est agi d’une étude détaillée du modelé et des formations superficielles fondée sur l’analyse de nombreuses coupes de terrain (figure16).