2 - Le rôle des pentes

La pente est difficilement assimilable à une « ressource », c’est-à-dire à un avantage dont l’Homme saurait tirer tout le profit. On sait à quel point la pente constitue a priori un handicap pour l’exploitation agricole et surtout pour la culture, dans ces zones arides où les pluies parfois violentes provoquent un ruissellement à la surface du sol.

Le profil des pentes dans les vallées et sur les piémonts des jabals est assez raide. Dans les vallées, une opposition est nette entre les larges vallées en « U », très évasées, du Jabal al-Has, dont l’inclinaison des versants s’accuse tardivement en amont (vallées de Tât ou de Samâd par exemple, cf. figure 6) et le Jabal Shbayth, où la largeur des incisions est souvent plus restreinte, d’où une accentuation plus précoce de la valeur des pentes, avec des profils de vallée quasiment en « V » (cf. figure 5). Certaines vallées sont plus évasées mais leurs versants restent très raides. C’est le cas de la vallée de Hayât Kabirat (cf. figure 5).

Dans les deux cas, un sol est présent assez haut sur les versants. Il est très carbonaté, constitué de cailloux de croûte calcaire, de basalte et de calcaire « crayeux » dans une matrice limono-argileuse. Son épaisseur est faible, moins de 20 cm. La structure est granulaire et l’aération est limitée par la rareté de l’humus. En amont de la pente, le sol est généralement relayé par le calcaire marno-crayeux ou la dalle calcaire en affleurement. Il représente une ressource plus aisément exploitable dans le Jabal al-Has puisque l’inclinaison du versant est moins forte. Quand l’inclinaison est trop importante, dans le Jabal al-Has comme dans le Jabal Shbayth, l’exploitation est a priori plus délicate. Mais les hommes ont su remédier à ce problème en réalisant des aménagements de versant capables de supporter une mise en culture. Dans les autres secteurs de la région, les pentes sont presque inexistantes et n’interviennent donc pas dans la morphogenèse comme dans la qualité agronomique des sols.