E - La végétation naturelle et la faune

La végétation naturelle constitue une ressource utilisable mais, dans la région, l’aridité ne favorise pas son développement. La végétation arborescente spontanée s’adapte en développant des épines et en réduisant la surface des feuilles pour éviter une trop grande évapotranspiration. Elle est presque inexistante aujourd’hui, mis à part l’aubépine, l’amandier argenté (goubbeira) ou le figuier. Le pistachier, la vigne ou l’olivier sont des plantations humaines.

La végétation basse 140 est représentée principalement par l’astragale réglisse ou réglisse sauvage (Astragalus glyciphyllos L.)(en arabe : soûs), exploitée pour ses racines sucrées et comme combustible ; le prospis (kharnoûb), plante ligneuse dont les gousses sont consommables par les ovins. On note également l’albagis (aghoûl) et les asphodèles. La partie plus aride de la région, vers l’est et le sud-est, est le domaine des graminées, notamment le chardon (Eryngium) (acheb) ou le pâturin (Poa sinaica) (steud). Dans ce secteur se trouve également l’armoise herba alba (Artemisia herba-alba) (chih), l’armoise blanche (Artemisia herba turra), Poterium spinosum, Noea mucronata et Peganum harmala, ces deux derniers étant des petits arbustes ligneux utilisés encore aujourd’hui par les bédouins comme combustible.

La région semble avoir connu une faune autrefois nombreuse et variée, dont une partie fut chassée. Ainsi, A. Russel (1794) évoque la présence courante du sanglier, de la gazelle dorcas, du lièvre et du lapin. Il évoque la présence, plus rare, du chacal, du loup, du renard et de la hyène. Aujourd’hui, il existe une faune adaptée à la steppe (varans, serpents, petits rongeurs), mais les prédateurs du type renard ou loups semblent avoir disparus. Les gazelles, encore présentes dans la région dans la première moitié du XXe siècle (et jusque dans les années 1960 dans la région de Palmyre), ont également disparu. La chasse, la densité de l’habitat, l’intensité de la mise en culture et l’inaccessibilité des réserves hydriques en seraient les principales raisons. En dehors des reptiles, la faune est aujourd’hui représentée essentiellement par les nombreux oiseaux qui séjournent une partie de l’année aux abords du lac, dans les roselières 141 . Il existe également du poisson d’élevage, pêché dans la Sebkha Rasm ar-Ruam.

Notes
140.

Pour plus de détail, se reporter à la première partie, chapitre II, I, F.

141.

Notamment un grand nombre de fuligules (canards trapus) des grèbes à cou noir, des aigrettes, des hérons cendrés, des flamants roses, des foulques, des tadornes, des vanneaux et des moineaux domestiques (d’après J. Wester, Ornitological Society of the Middle East, 1998).