II - Mise en valeur et adaptation

Introduction : une double adaptation

Le terme d’adaptation exprime la capacité des sociétés à modifier leurs comportements, leurs organisations sociales, leurs pratiques agricoles… en fonction du contexte environnemental et de son évolution, que celle-ci ait une origine naturelle ou humaine. La capacité d’adaptation permet à un groupe humain de se maintenir en place dans des conditions difficiles. Elle permet également l’extension des installations sédentaires et des zones cultivées en cas de contexte climatique plus favorable. L’adaptation repose donc sur la capacité des sociétés à maintenir, le plus longtemps possible, l’équilibre du milieu. Lorsque le seuil d’équilibre est franchi, l’adaptation laisse place à la migration ou à une nouvelle forme d’adaptation, qui semble plus rare, et qui consiste à adopter un mode de vie totalement différents pour assurer la permanence de l’équilibre du milieu (passage de la sédentarisation au nomadisme, par exemple).

Dans la région, la mise en valeur est avant tout agricole, caractérisée par la culture pluviale et l’élevage. Certains aménagements témoignent de la capacité d’adaptation des sociétés à certaines époques, capacité qui repose beaucoup sur le développement de certaines techniques (d’élevage comme de cultures). Cette mise en valeur n’est cependant pas exclusive. La région a également été utilisée pour la chasse dans des périodes anciennes, pour l’exploitation du sel voire même du basalte ; elle a également été une zone de passage (commerce, transhumance) et un secteur militaire (tensions entre les nomades et les sédentaires, au Bronze notamment). Toutes activités dont on retrouve la marque dans le paysage actuel.

L’étude de l’occupation et de la mise en valeur du sol repose sur l’étude des sites d’occupation et sur celle des vestiges de toutes activités, agricoles ou non. Dans cette perspective et parce que les aménagements ne sont pas toujours associés à des sites d’occupation, les différents types de sites et les modes d’occupation du sol seront étudiés dans un premier temps puis, dans un second temps, les différents aménagements seront analysés. L’un des enjeux de notre travail sera de mettre au jour les liens qui unissent les aménagements agricoles, les sites d’occupation, les modes de mise en valeur et la ressource.