A - Le Chalcolithique (6000-3700 av. J.-C.)

Un certain nombre de sites du Chalcolithique ont été relevés dans la région, essentiellement au nord (Schwartz et al. 2000). Il s’agit de trois sites Halaf, de six sites Obeid et de treize sites appartenant à ce que G. Schwartz appelle le Chalcolithique final et qu’il date de la fin du cinquième au quatrième millénaire av. J.-C. Dans le reste de la région, nous avons relevé en tout six sites datés de la période Chalcolithique. La plupart se situent au nord-ouest du lac Jabbûl (4), tandis que deux sites sont localisés dans la moitié sud, un en amont de la vallée de Samâd, dans le Jabal al-Has (‘almûdîat 2) et un autre dans le couloir de Monbatah (Tell Monbatah 1).

Les sites de cette époque se distribuent préférentiellement au nord, à l’ouest et dans une moindre mesure, au sud-ouest de la région (figure 65). D’après la prospection réalisée au nord du lac, ce sont les cours d’eau qui constituent leurs points d’ancrage. La plupart des sites sont de dimensions modestes (1 ha ou moins), hormis Al-Jdaydat, Tell Shirb‘a et Tell Mahdûm (tell situé très à l’est) dont la surface atteint et dépasse 5 ha (Schwartz et al. 2000), et Tell Monbatah 1 (entre 4 ha et 5 ha, d’après les mesures de A. de Maigret, 1974). Cependant, ces dimensions ne sont qu’indicatives étant données que ces sites ont été réoccupés postérieurement. Dans le plateau du Jabal al-Has, un site constitué de structures faites de gros blocs dressés date pour partie du Chalcolithique. Ces structures pourraient avoir été des enclos à bétail. Cette occupation aurait été le fait d’éleveurs nomades profitant des qualités du secteurs des plateaux, en particulier la présence de sources.

Il faut noter que la présence de sites du Chalcolithique dans une région située très à l’est, dans un milieu aride, est une particularité de la région du lac Jabbûl. Elle atteste encore une fois la qualité de ses ressources, mais également la position stratégique de la région dans le cadre d’échanges qui se dessinent peut-être dès cette époque entre la Djézireh et la Syrie du Nord. La position du site de Tell Mahdûm à 37°51’ de longitude est (figure 65), dans un secteur aujourd’hui très sec, mais sur les voies de communication traditionnelles entre le nord et le nord-ouest de la Syrie actuelle et l’Euphrate en témoigne tandis que, plus au sud, dans les marges arides du désert syrien, les sites de cette époque ne dépassent pas la longitude de 37°05’ (Geyer 1999 a). (Rappelons cependant que, dans les marges arides de la Syrie du Nord, l’accroissement de l’aridité suit une direction non seulement ouest-est, mais aussi nord-sud. La comparaison entre le nord du lac Jabbûl et le secteur des marges arides situé au sud du Jabal Shbayth doit donc ne rester qu’indicative.)