II - Données, traitements et production cartographique

Les archéologues utilisent fréquemment les SIG pour développer des modèles de prédiction de la présence de sites (Barisano et Marcolongo 2002). Dans le cas présent, il n’est pas question de faire ce type d’étude, mais l’analyse est fondée sur le même principe, c’est-à-dire le croisement de données archéologiques (attributaires ou spatiales) et de données naturelles (attributaires et surtout spatiales). L’objectif est de comprendre le modèle d’organisation de l’occupation humaine dans son contexte naturel. Le SIG réalisé ici se trouve au cœur de ce croisement de données (figure 78-A).

Le SIG s’organise autour d’une série de données acquises et intégrées dans le système (figure 78-B) : une base de données alphanumériques (ou attributaires), qui regroupe des informations aussi bien archéologiques qu’environnementales récoltées sur le terrain et dans la bibliographie ; une série de documents cartographiques existants (données spatiales) ; des données télédétectées (images satellitaires, photographies aériennes). Cette base de données spatiales et attributaires est soumise à des traitements qui permettent de produire des informations nouvelles (figure 78-B). Ces traitements s’inscrivent dans le cadre de la problématique initiale : la compréhension de l’organisation de l’occupation humaine et de la mise en valeur agricole dans son contexte naturel.

Les informations spatiales et attributaires peuvent être analysées soit séparément soit de manière intégrée. Les analyses séparées comportent d’une part l’analyse des données spatiales, qui permet de transformer les données dans la structure interne du SIG, d’écrire, d’accéder aux fichiers des données spatiales, de géoréférencer les informations spatialisées ; d’autre part, l’analyse des attributs, qui consiste à éditer, contrôler et analyser les attributs, c’est-à-dire les données non spatiales. Les données peuvent être analysées de manière intégrée : c’est l’intérêt des SIG, en particulier du SIG orienté image, utilisé dans ce travail (IDRISI). Les multiples fonctions de ce logiciel s’organisent en quelques catégories fondamentales. Premièrement, la recherche, la classification et la mesure qui ne modifient pas les caractéristiques des données spatiales et des attributs. Deuxièmement, le croisement, qui permet de superposer plusieurs niveaux informatifs en obtenant des nouvelles surfaces avec un contenu informatif différent. Troisièmement, l’analyse de voisinage, qui évalue les caractéristiques d’une zone autour d’une position spécifique.

La nature des données et leur organisation seront envisagées dans un premier temps avant de présenter, dans un second temps, le traitement des données et les productions cartographiques elles-mêmes.