1 - L’analyse de surface : le Modèle Numérique de Terrain (MNT)

La réalisation d’un MNT suppose l’existence de valeurs d’altitude appelées « z », soit sous forme de points localisés dans l’espace (coordonnées x ; y) et possédant un attribut d’altitude (z), soit sous forme de lignes continues (les courbes de niveau) également renseignées par des coordonnées géographiques et une altitude. Ici des courbes de niveau ont été utilisées.

Le principe de création du MNT est de produire une surface d’informations continues renseignant l’altitude d’un lieu. On passe donc d’un espace où seules des lignes irrégulièrement espacées indiquent des altitudes (informations appelées discrètes) à une surface où chaque point est renseigné (données continues). Le passage de la première surface possédant des données vectorielles à la seconde qui renferme des données matricielles (ou raster en anglais, c’est-à-dire de type image) se fait en plusieurs étapes (figure 79).

Dans un premier temps, il est nécessaire de rasteriser l’information concernant les courbes de niveau, qui est vectorielle. Il s’agit donc de transformer l’information ponctuelle de chaque segment de droite en une information continue se présentant sous la forme d’une matrice où chaque point est renseigné. Ainsi, dans cette première étape, les courbes de niveau sont constituées de séries de points possédant tous le même attribut (leur altitude), tandis que les espaces entre les courbes se transforment en séries de points dont la valeur est zéro.

Puis, le logiciel créé une grille de points d’élévation à partir des points connus. Un des modèles utilisés pour générer un MNT, et qui a été retenu ici, est le TIN (Triangulated Irregular Network). Ce modèle sélectionne des points d’échantillonnage irrégulièrement espacés pour représenter le terrain. Un grand nombre de points est choisi dans les zones accidentées tandis qu’un petit nombre de points est sélectionné dans les régions planes. Cette représentation du terrain permet d’éviter la redondance des données dans des zones à la topographie uniforme. Les points d’échantillonnage sont ensuite reliés entre eux par le modèle de façon à construire des triangles. Au sein de ces triangles, la surface est considérée comme homogène. La représentation du terrain ainsi obtenue est continue, la surface de chaque triangle étant définie par l’élévation de ses trois sommets. Il est évident que cette méthode comporte quelques défauts, en particulier quant à l’homogénéité supposée des terrains au sein des triangles. Néanmoins ici, la réalité produite n’est faussée qu’à quelques mètres près (moins de 5 m, l’écart entre deux courbes de niveau) et seulement aux endroits où la topographie est très irrégulière. Or la région du lac Jabbûl est caractérisée d’une part, par sa topographie plane et homogène et de l’autre, par des plateaux dont les variations d’altitude fréquentes sur des espaces réduits sont pris en compte par le modèle. Ainsi, dans le cadre de ce travail et au regard de l’échelle adoptée, la marge d’erreur n’est pas dommageable. Une fois cette triangulation accomplie, le logiciel transforme les données en une matrice de points comportant tous des données de localisation et surtout d’élévation (figure 79).

Une série de données spatiales sont issues du MNT. Elles font partie des analyses regroupées dans la fonction de classification des SIG et seront donc traitées dans le paragraphe suivant.