1 – 2.1. Des fils (filles) en question sur leur postérité

Nos auteurs ont-ils eu des enfants ? En effet, nous devons chercher à savoir si l'écriture généalogique est l'apanage de membres de familles ayant une descendance. Si oui, y a-t-il d'autres motivations que celles de la volonté de transmettre ? Ont-ils pu craindre de ne pas avoir de postérité ? La pérennité du patronyme a-t-elle été en jeu dans cette crainte ? A-t-il pu en être de même pour leurs parents et grands-parents ?

Dans notre corpus, tous les auteurs sont mariés 282 . Ils ont tous des enfants. Nous allons observer si la postérité peut être une cause de l'écriture, c'est-à-dire s'ils ont eu à craindre pour elle. Examinons le nombre des enfants des auteurs (Tableau 9).

Tableau 9 : Le nombre d'enfants des auteurs
Auteur/
nombre d'enfants
1 283 2 3 4 5 6 7 284 8 285 9 286 10 287 11 288 moy.
Garçons 5 (-3) 3 3 3 4 0 9 7 (-2) 1 1 3 (-1) 3,5
Filles 2 (-1) 2 2 3 3 3 1 5 2 (-1) 3 1 2,5
Total à la naissance 7 5 5 6 7 3 10 12 3 4 4 6
Total à l'âge adulte 4 5 5 6 7 3 10 10 2 4 3 5,4

Les auteurs ont donc eu entre 3 et 12 enfants, soit une moyenne de 6 enfants si l'on compte les enfants nés et de 5,4 si l'on compte ceux ayant atteint l'âge adulte. Tous, à l'exception de l'un qui a seulement des filles, ont des enfants des deux sexes. 4 d'entre eux ont perdu au moins un enfant : 3, un ou plusieurs garçons (sans compter les fausses couches qui n'ont été déclarées que par un seul auteur) et 2, une fille. Donc, l'inquiétude des auteurs pour leur postérité n'est pas un enjeu significatif si l'on considère le nombre moyen d'enfants qu'ils ont eus et les 7 auteurs qui n'en ont perdu aucun. Il faut alors considérer la postérité de la génération suivante. On a déjà vu que nos auteurs avaient des petits-enfants lorsqu'ils écrivirent leur récit, mais il nous faut examiner de plus près le corpus. En effet, s'ils en avaient peu, on pouvait penser que l'inquiétude avait sa part dans leur souhait d'écrire. Mais, on pouvait aussi, au contraire, supposer que ce souhait provenait de l'effet de leur entrée dans la grand paternité, ce qui était un facteur pertinent si on le rapportait à la variable de l'âge (Tableau 10).

Tableau 10 : Le nombre de petits-enfants des auteurs nés avant la date de publication des récits
Auteurs 1 2 3 4 5 6 7 289 RAM 290 9 291 10 11
Petits-enfants 1 14 1 17 17 6 oui 39 oui 7 3
Petits-fils du nom 292 0 2 0 293 4 1 0 Sans doute 12 0 / 0

Le nombre des petits-enfants de nos auteurs, à la date de publication de leur récit, est très différencié : entre 1 et 39 ou plutôt entre 1 et 17, car l'auteur qui avait 39 petits-enfants a terminé son écriture avec ce nombre, mais n'avait qu'un fils de 3 ans lorsqu'il l'a commencée. Dans notre corpus de référence, les auteurs ont respectivement 1, 14, 1, 17, 17 et 6 petits-enfants. Ainsi, pour ce qui concerne la crainte d'une réduction de cette postérité avec le temps, on ne peut imaginer qu'il y ait eu une question d'emblée pour eux, si ce n'est pour certains. Et pour l'entrée dans la grand paternité, ce n'est pas non plus une hypothèse pertinente. Ont-ils eu alors la crainte de la disparition de leur patronyme ou de celui de leur père (pour les femmes auteurs) ! Vérifions cette hypothèse en examinant le nombre de petits-fils des auteurs portant leur patronyme, au moment de l'écriture. Ces derniers ont-ils pu se poser la question de la disparition de leur patronyme ? La grand paternité concernant les garçons est-elle en jeu ? Plusieurs propos énoncés au cours de l'enquête ou dans les récits nous ont amenée à penser que ces questions se posaient chez certains et ce autant pour nos auteurs de sexe masculin que ceux de sexe féminin. Mais, s'agissait-il d'une grande majorité ? Examinons notre corpus de référence.

Notre premier auteur a 5 garçons, mais il en perd 3 : l'un décède en bas âge et les deux autres à la guerre de 14. Quand il signe l'adresse de son récit, ses deux autres fils sont encore jeunes : 24 ans pour le plus grand et 21 pour le dernier. Ils ne sont pas encore mariés et il n'a donc pas de petits-enfants de ses fils. Notre second auteur, lui, avait 3 garçons, mais à la date de l'adresse, il ne lui en restait plus que 2 car son aîné mourut à l'âge de 42 ans, 3 ans avant. Les deux autres avaient déjà une postérité qui lui donnait 2 petits-fils 294 . Le troisième auteur a 3 garçons dont l'aîné a 38 ans, mais n'est pas allié ni n'a d'enfants. Le second est marié et a déjà eu un garçon, mais celui-ci est décédé à sa naissance, puis une fille. Le dernier est encore très jeune. L'auteur nous précise dans un entretien que l'attente de son premier petit enfant (dont il ne savait pas qu'il allait être un garçon) l'a poussé à achever la première version de son récit et l'attente de son deuxième décidé à faire imprimer celui-ci. Il n'a donc pas de postérité du nom quand il rend public son récit. Notre quatrième auteur est de sexe féminin : avec son époux, elle ne paraît pas se poser de question relativement à la disparition de son nom. Ils ont 3 garçons de 51, 44 et 32 ans et déjà 4 petits-fils au moment de la publication de son récit. Notre cinquième auteur a ses 3 garçons âgés, au moment de son discours anniversaire, respectivement de 33, 27 et 21 ans ; son aîné est prêtre. Il a un seul petit-fils. Enfin, le sixième auteur n'a pas eu de garçons ; il ne signifie rien dans son récit qui puisse nous laisser penser que ce fut un problème pour lui si ce n'est qu'il est l'un de ceux qui s'adresse aux descendants de son grand-père et pas à ses seuls enfants et petits-enfants.

Si l'on tient compte de tout notre corpus, combien d'auteurs de sexe masculin, donc, avaient-ils de petits-fils susceptibles de perpétuer leur nom, au moment de la publication des récits ? 5 sur 8 savaient que leur patronyme continuerait d'être porté dans l'avenir. Mais, si l'on observe le corpus au moment de l'engagement dans l'écriture, il en reste 4 sur 8. Et pour ces 4, le nombre de petits-fils est restreint : entre 1 et 4. On pouvait imaginer que nos auteurs aient une crainte de n'avoir pas de postérité du patronyme. Le nombre de petits-fils ne croît pas proportionnellement au nombre de fils ! Mais, l'hypothèse n'est pas pertinente. On ne pouvait pas non plus supposer l'entrée dans la grand paternité de petits-fils pour cause de l'écriture généalogique.

L'écriture, donc, à ce stade de notre analyse, n'apparaît pas significativement liée à la question de la postérité des auteurs à travers leurs petits-enfants, que celle-ci soit réelle ou symbolique (pour le nom). Il fallait donc s'interroger plus encore. Si l'avenir du patronyme mesuré à l'aune de la postérité des auteurs n'était pas significatif, ne pouvait-il pas l'être par rapport à la descendance de leur père, ce qui pouvait permettre de faire rejoindre hommes et femmes auteurs dans une même disposition ? Autrement dit, les auteurs avaient-ils pu craindre de porter, seuls, l'avenir du nom de leur père ? Il fallait savoir si aucun de leurs frères n'avaient eu de fils et petits-fils du nom ? La question peut-elle aussi être posée en rapport à leur parentèle (leurs cousins germains et issus de germains) ? Pour répondre à ces questions, examinons, déjà, la postérité des neveux et petits-neveux du nom des auteurs (Tableau 11).

Tableau 11 : Descendance masculine des frères des auteurs avant la date de publication des récits
Auteurs 1 295 2 3 4 296 5 6 7 8 9 10 11
Neveux du nom 7 5 4 5 8 5 0 0 0 0 2
Petits-neveux du nom 3 5 297 4 Inconnu 6 3 0 0 0 0 Inconnu

Les auteurs peuvent n'avoir aucun neveu et en conséquence petit-neveu (4/11) lorsqu'ils publient leurs récits, mais ils peuvent avoir entre 2 et 8 neveux (7/11) et entre 3 et 5 petits-neveux (au moins 5/11). On constate donc que la question de la postérité du nom du père n'est pas un enjeu suffisant pour en faire un indicateur du profil de l'auteur de récit généalogique. En effet, 5 auteurs pouvaient s'estimer plus responsables que d'autres de la transmission de leur patronyme. A observer seulement notre corpus de référence, on voit que la situation est inverse : les frères des auteurs ont entre 3 et 8 fils et 3 et 6 petits-fils, et ont donc assuré une descendance à leur père.

Pour clore notre étude, examinons si une inquiétude avait pu porter sur la réduction du nombre de cousins du nom des auteurs, soit qu'elle ait été héritée d'une inquiétude du père, soit qu'elle soit provenue d'un sentiment d'une famille au patronyme trop peu répandu à leurs yeux. Deux réflexions de nos auteurs nous avaient amenée à faire une telle hypothèse. On sait que la sociabilité bourgeoise puise de façon prioritaire dans la parentèle ! On sait aussi que le nom doit être réactivé à chaque génération pour faire le renom et conserver la notoriété des personnes qui le portent dans le milieu.

Nous avons recensé le nombre des cousins germains, portant le nom, des auteurs et de leur père, et le nombre des cousins issus de germains des premiers, portant aussi le nom (Tableau 12). Nous voulions évaluer l'étendue de la parentèle patronymique des auteurs et savoir si ceux-ci ou leur père pouvaient avoir souffert de son trop peu d'ampleur et craint pour l'avenir.

Tableau 12 : La pérennité du nom dans la parentèle portant le patronyme et de sexe masculin des auteurs (avec la descendance des frères du père et du grand-père paternel)
Nbre de cousins/ Auteurs 1 2 3 4 5 298 6 7 8 299 9 10 11 300
Cousins germains des pères 0 0 3 1 Inconnu 2 oui Inconnu 0 0 3
Cousins germains des auteurs 0 2 1 0 3 2 0 1 0 0 3
Cousins issus de germains des auteurs 0 0 10 0 Inconnu 2 oui Sans doute 0 0 Inconnu

5 auteurs sur 11 n'ont aucun cousin germain de leur patronyme. Les autres en ont entre 1 et 3. Il est donc difficile de dire que l'absence de cousins germains du nom a pu mobiliser nos auteurs vers l'écriture généalogique. Il en est ainsi aussi des collatéraux issus de germains : 7 auteurs n'en ont pas ou n'y font jamais allusion 301 . Observons maintenant le nombre de cousins germains des pères pour savoir si ceux-ci pouvaient avoir souffert d'en avoir peu. 5 sur 11, au moins, en ont : entre 1 et 3 cousins. On est loin d'avoir pu amplement cousiner dans la branche paternelle à cette génération, mais le facteur n'est pas pertinent non plus. Cependant, examinons le cas de chaque narrateur pour voir si l'inquiétude a pu porter sur l'une ou l'autre des générations : un narrateur a pu avoir plusieurs cousins issus de germains du nom, mais pas de cousins germains ou vice et versa.

Dans notre corpus de référence, le premier auteur n'a ni cousins germains, ni issus de germains du nom ; son père n'avait pas lui-même non plus de cousins germains du nom. Ces cousins lui ont-ils manqués ? Rien ne le dit. S'est-il senti investi de la mission de donner un rayonnement au patronyme avec l'écriture faute de compter sur leur présence pour le lui procurer ? Il ne le mentionne jamais comme tel. Mais, pour autant, n'est-ce pas cette absence qui l'amène à vouloir témoigner par lui-même de son époque avec son récit ? Sa génération, écrit-il dans son adresse, demeure la dernière dépositaire des traditions orales d'alors. Ainsi, il a encore son frère aîné en vie, mais pas de cousins et c'est lui qui se fait l'auteur.

Le second auteur a bien deux cousins germains, mais aucun n'a eu de postérité, et son père n'avait pas de cousins. Ainsi, cet auteur appartient à une lignée sur laquelle repose la transmission du patronyme. A-t-il souffert de l'absence de cousins ? Il est difficile de le savoir. Il a pu craindre de voir se réduire la notoriété de son nom si le rétrécissement du nombre de ses porteurs se poursuivait. Le seul sentiment qu'il exprime sur les collatéraux de sa famille n'est pas leur absence à son époque, mais à celle des générations précédentes : en effet, à la première page de son récit, il invite ses lecteurs à imaginer que le grand nombre de porteurs du patronyme habitant la région de leurs origines pouvait bien être les descendants des frères et sœurs inconnus de leurs ascendants.

Notre troisième auteur a un cousin germain du nom (qui a eu 2 filles) et 10 issus des 3 cousins germains de son père. Il a donc des collatéraux nombreux portant son patronyme. La question qui se pose vis-à-vis de celui-ci en rapport à sa parentèle n'est pas pour autant éliminée, mais elle se pose autrement pour lui. En effet, il est le premier membre de sa lignée paternelle à démontrer que celle-ci a une origine bourgeoise et non aristocratique. Aussi, une telle révélation heurte de plein fouet la conception que sa parentèle a de son nom et il dérange.

Notre quatrième auteur – ou plutôt coauteur – n'a ni cousins germains ni issus de germains de son patronyme. Son père a un seul cousin germain. Aînée de sa fratrie, distanciée de sa première sœur par six années et de son premier frère par dix années, elle se trouve longtemps seule et première de sa génération à porter le nom de son père. Mais, elle aura ses 5 neveux qui pérenniseront le rayonnement de ce nom. S'est-elle sentie désignée, comme cela a été le cas dans notre récit 1, pour sortir du soupçon son patronyme en dévoilant la vérité sur les zones d'ombre de l'histoire de son grand-père, par le récit qu'elle conçut avec son époux ? Etait-elle d'autant plus à même de restaurer le patronyme, qu'elle pouvait en remettre la signature au porteur d'un autre nom, mais néanmoins proche des lieux où le premier s'évoquait ?

Pour notre cinquième auteur, il n'y a pas d'informations qui circulent dans la famille pour dire si le père de l'auteur avait des cousins germains ; on ne sait donc pas si l'auteur avait des cousins issus de germains. Ce fait nous amène à nous poser la question de l'insistance paradoxale de l'auteur dans son récit généalogique sur le très grand nombre de porteurs du nom ayant vécu dans la région de leurs origines et de descendants encore présents et bien connus issus du grand-père de leur ancêtre fondateur. La lignée patrilinéaire s'est-elle réduite en nombre aux deux générations suivantes et a-t-elle risqué de perdre sa propre pérennité patronymique ? A la génération de l'auteur, la question ne se posa pas car il aura, lui, 3 cousins germains du nom. Est-ce parce que le risque est éloigné qu'il peut traiter ainsi la question dans son récit ?

Le sixième auteur a 2 cousins germains et 2 issus de germains du nom, son père ayant lui aussi 2 cousins germains. Mais, un seul de ses cousins et un de ceux de son père ont eu une descendance. A l'heure où il achève son ouvrage, sa descendance ne perpétuera pas le nom de son père, mais 3 de ses petits-neveux et 3 de ses petits cousins le feront pour l'ensemble de la parentèle.

Ainsi, la parentèle du nom de nos auteurs n'est majoritairement pas ample. On voit qu'elle est un objet de préoccupation pour ceux-ci. Pour autant, on ne peut conclure que l'étroitesse de la parentèle amène le besoin d'écrire son histoire familiale.

Conclusion

On peut retenir de notre analyse sur les relations entre les incertitudes concernant la postérité des auteurs et leurs motivations pour concevoir une histoire généalogique de leur famille, tout d'abord, que pour être auteur, il faut être marié et avoir des enfants. Tous les auteurs ont donné naissance à au moins 3 enfants et, à l'exception d'un seul qui n'a eu que des filles, ont des enfants des deux sexes. En effet, avoir une postérité n'est-ce pas se voir inscrit à une nouvelle place au regard de chacune de ses lignées, entre ascendants et descendants, et se découvrir le souhait de transmettre ? Mais surtout, n'est-ce pas se trouver sollicité par la question de la solidarité de tous envers le renom de chacun, dans la lignée patrilinéaire ?

N'est auteur, aussi, que celui qui a au moins un petit-enfant, pas nécessairement un petit-fils. Ainsi, pour donner forme accomplie à son histoire généalogique, on attend que ses enfants aient des enfants eux-mêmes. La question de l'ampleur de cette postérité n'est pas un enjeu significatif. C'est l'existence même d'une postérité au-delà des enfants qui est le facteur décisif pour devenir auteur : sans petits-enfants pas de récit généalogique arrivé à sa fin ! L'arrivée à l'âge canonique ne suffit pas pour s'adonner à la pratique généalogique, au moins pour aller jusqu'à faire un récit. Il faut être entré en grand paternité. La date de parution n'indique pas que l'on a achevé son œuvre dès cette entrée, mais plutôt, que l'on a commencé à se mettre en quête, chacun prenant le temps qu'il peut consacrer !

On a enfin constaté que la parentèle des paternels de nos auteurs était plutôt étroite et que ceux-ci n'y étaient pas insensibles au vu des positions qu'ils se donnaient en rapport à elle, mais qu'ils l'exprimaient exceptionnellement comme une inquiétude pour la postérité de leur patronyme et comme une gêne pour leur réseau de sociabilité. Ainsi, si les préoccupations des auteurs et encore plus les titres mêmes de leurs récits – qui sont des patronymes substantivés la plupart du temps – disent bien toute l'importance accordée au nom, les auteurs ne situent pas directement leurs questions sur leurs inquiétudes de ne pas voir se prolonger leur nom après eux, mais plutôt sur leurs inquiétudes que ce nom ne puisse continuer d'être le paradigme de leur identité dans l'avenir.

Notes
282.

. L'un a eu deux noces du fait de son veuvage.

283.

. Ses 3 fils aînés meurent très jeunes, les 2 premiers à la guerre de 1914-1918 et le 3e, à l'âge de un an.

284.

. Cet auteur dit explicitement dans l'adresse de son récit qu'il a choisi de dédier son travail à ses fils “parce qu'ils restent les seuls, dans la lignée, sur lesquels repose la pérennité du nom”.

285.

. Dans sa première lettre adressée à son fils aîné, qui commence le livre de famille, en 1878 l'auteur a spécifié que son épouse avait fait 2 fausses couches. Il ajoute un commentaire pour dire ses inquiétudes de ne pas avoir d'enfants en ces termes : “Là vinrent au monde nos deux fils aînés : Régis, que des prières spécialement faites à Saint-François-Régis, nous est obtenu après toutes nos tristesses et nos craintes de ne point avoir de postérité, puis André.” Dans l'avant dernière lettre en 1918, on apprendra qu'il perd 2 garçons – dont l'un à 30 ans à la guerre de 1914-1918 – et 1 fille.

286.

. L'aînée meurt à un jeune âge.

287.

. Lors d'un entretien, l'auteur nous a dit vouloir faire les démarches nécessaires pour que son seul fils puisse porter son patronyme au vu de la notoriété de son père et de son grand-père paternel.

288.

. Cette auteur perd son fils aîné alors que celui-ci a 18 ans.

289.

. Tous les fils de cet auteur ont pu avoir eu déjà des garçons du nom au vu de la date de publication. Mais nous n'avons pu bénéficier d'informations suffisantes pour obtenir des dates précises.

290.

. La publication de ce récit est posthume et son écriture (des lettres qui ont été rassemblées a posteriori pour composer le récit) s'est effectuée jusqu'en 1918. C'est cette date que nous avons prise en compte pour savoir combien de petits-enfants avait cet auteur. Mais, la question de sa postérité ne s'est pas posée car elle s'est posée pour ses propres enfants : rappelons qu'il a commencé à écrire en 1878 juste après la naissance de son premier fils. Sur les 12 garçons du nom, 3 sont décédés avant 20 ans.

291.

. Nous savons par l'auteur lui-même qu'il a des petits-enfants au moment où il écrit l'adresse de son récit. Il s'agit des enfants de sa fille, la seule qui eut une postérité.

292.

. Nous n'avons bien sûr pris en compte que les petits-fils des auteurs de sexe masculin. Il pourrait y avoir un enjeu pour l'auteur de sexe féminin qui a une lignée patrilinéaire d'artiste notoire, si elle demande que ses enfants portent son patronyme de naissance aux côtés de celui de leur père.

293.

. Un premier petit-fils de cet auteur est décédé à la naissance en 1989.

294.

. S'il y avait eu crainte, elle pouvait être justifiée car la postérité de son patronyme n'a pas été assurée dans sa propre descendance, ses deux petits-fils du nom n'ayant pas eu de postérité eux-mêmes. C'est l'un d'entre eux qui me fit part de la fin de la postérité du nom dans la lignée de son grand-père auteur. Nous n'avons pas de données permettant d'imaginer que celui-ci s'était préoccupé de la question.

295.

. A la signature de l'adresse, en 1922, l'auteur avait 1 petit-neveu. Mais juste avant l'impression, en 1924, il en a 2 de plus.

296.

. 2 frères cadets de l'auteur sont susceptibles d'avoir eu une postérité ; nous n'avons pu obtenir d'informations précises sur cette question.

297.

. Au moment où il écrit son récit généalogique en 1941, l'auteur sait que chez ses 4 frères : l'aîné a un seul petit-fils du nom mais que celui-ci a une seule fille ; le second a 3 petits-fils et le troisième en a 2 ; le quatrième est prêtre. Lui-même avait alors 2 petits-fils (dont la descendance masculine n'aura pas d'enfants) Ainsi sur 5 garçons, de son vivant, l'auteur voyait la postérité du nom de son père, se transmettre par 5 petits-neveux et 2 petits-fils.

298.

. Nous avons seulement pu savoir par nos informateurs privilégiés que le grand-père de l'auteur avait eu un seul frère mais pas s'il avait eu une postérité.

299.

. L'auteur cite la fratrie de son grand-père mais ne parle d'enfants issus de celle-ci que pour un seul frère qui a deux filles. On peut supposer que le père avait des cousins car il y avait sur les 17 enfants de cette fratrie 4 garçons arrivés à l'âge adulte ; 3 étaient donc susceptibles d'engendrer des fils. Un seul cousin de l'auteur sur les 4 arrive à l'âge adulte, mais celui-ci décède à 31 ans sans postérité.

300.

. Cet auteur n'a donné aucune information qui pouvait laisser penser que les 3 cousins germains de son père avaient eu une descendance ; elle parle de leurs carrières mais ni de leurs alliances ni de leur descendance.

301.

. Ni les auteurs dans leur récit ni nos informateurs privilégiés ne peuvent dire si les premiers ont eu des cousins issus de germains, c'est-à-dire si leur grand-père paternel avait eu une autre postérité portant le patronyme que celle de leur père. L'inconnu, ici, est celui de la famille elle-même, jusqu'à ce jour.