2 – 2.2. Les destinataires

Les auteurs peuvent avoir remis directement leurs récits à des membres de leur famille, mais c'est parfois leurs enfants qui l'ont fait après leur décès. Qui sont les premiers destinataires ?

2 – 2.2.1. Les premiers destinataires : les enfants et la fratrie

C'est en priorité les enfants et la fratrie des auteurs qui sont les premiers destinataires des récits. Mais il n'est pas toujours possible de savoir le nombre exact d'exemplaires remis. Les auteurs et les descendants ne le connaissent pas toujours. Tout dépend du mode de diffusion choisi.

Examinons notre corpus de référence. Les descendants de notre premier auteur ne savent pas exactement en combien d'exemplaires le récit de l'édition de 1924 a été diffusé. Ils peuvent nommer chacun un ou deux propriétaires actuels ; l'un des petits-fils pense que chacun de ses oncles et tantes – c'est-à-dire les enfants de l'auteur – en a reçu un exemplaire ainsi que les frères et sœurs de son grand-père, soit 9 exemplaires. J'en ai consulté des exemplaires chez 2 petits-fils et un petit-neveu.

L'un des petits-fils de notre second auteur dit que sa tante a fait remettre, après le décès de celui-ci, un exemplaire à chacun de ses frères et sœurs : c'est-à-dire aux enfants de l'auteur. Si tel est le cas, les copies ont dû être au nombre de 4. Nous en avons consulté deux exemplaires, l'un aujourd'hui chez un petit-fils et l'autre chez deux petites-nièces.

L'auteur du troisième récit en a remis un exemplaire à chacun de ses enfants et à ses frères et sœurs, soit 6 exemplaires. Les auteurs du quatrième, eux, en ont remis en premier lieu un à chacun des frères et sœurs de l'épouse, soit 6 exemplaires. Ils ne nous ont pas dit qu'ils en ont donné à leurs enfants ! En ce qui concerne notre cinquième auteur, s'agissant d'un discours énoncé devant les enfants et petits-enfants, la fratrie et les neveux et nièces de l'auteur, personne n'a su à qui l'allocution avait pu avoir été remise une fois écrite. Enfin, l'édition du sixième récit a été posthume, car l'auteur est décédé juste après avoir mis un point final. Celui-ci n'a donc pas pu remettre des exemplaires lui-même à sa famille.

Ainsi, les récits de notre corpus de référence sont donnés par leurs auteurs, presque exclusivement en premier ressort, à leurs enfants et à leurs frères et sœurs. Pour les autres de notre corpus, il en est de même. Pour un seul – qui venait d'être écrit – nous n'avons pas su, car il avait été rédigé dans un but technique, pour répondre aux questions des artistes et corriger les interprétations des critiques d'art concernant les père et grand-père artistes de l'auteur. Pour les autres, l'un en a distribué une centaine d'exemplaires – notre informateur n'est pas sûr qu'il n'y en ait pas eu plus – à ses frères et sœurs, ses enfants, ses neveux et nièces. Un autre les a destinés d'abord à ses enfants. Lus ou pas lus, après, chacun a le choix.