Le changement méthodologique majeur sera ainsi l’intégration progressive de l’objet d’étude FMN dans la théorie de la firme en tant que telle. La méthodologie d’étude de l’IDE sera bientôt établie, dès la fin des années 1970, la formulation de J. Dunning en présentant les caractéristiques essentielles :
‘[S]eeking an explanation for international production as an extension to the theory of the firm. This reflects a switch in attention from the act of foreign direct investment –which is now recognized as a particular form of involvement by firms outside their national boundaries‑ to the institution making the investment’ (Dunning [1979], p. 274)’Cette méthodologie, consistant à traiter l’IDE comme un objet d’étude relevant de la théorie de la firme, sera constamment ré-affirmée, y compris par les économiste internationaux tels P. Krugman :
‘Foreign direct investment is, in essence, the creation or expansion of firms that operate across national boundaries. In principle, then, the first part of economic theory that should be consulted in thinking about FDI is not the theory of international trade and capital movements, but rather the theory of the firm per se’ (Graham & Krugman [1993], p. 21)’Relativement à notre objet d’étude, nous ferons ainsi nôtre cette méthodologie qui consiste à faire de la firme l’unité d’analyse de la création globale de technologie. En d’autres termes, l’analyse du degré d’internationalisation des activités d’innovation des FMN suppose de raisonner au niveau de leur acteur, à savoir la firme. C’est bien également la firme qui est l’acteur de la dynamique de création technologique 5 . Ce qui implique que la nature de l’analyse de la ‘création globale de technologie’ sera subordonnée à la nature de la théorie de la firme.
Nous rejoignons ainsi la méthodologie de Ames [1961] qui propose l’intégration de la théorie de l’innovation en la considérant comme un aspect de la théorie de la firme (p. 370). Cette hypothèse représente désormais l’hypothèse courante en Économie industrielle et de l’innovation (cf. Gaffard [1990]).