Section 1 : Marchés imparfaits, avantages et contrôle : la naissance de la théorie de la FMN

D’après Ragazzi, les mouvements internationaux de capitaux auraient consisté, jusqu’à la première Guerre mondiale, en des flux d’investissements de portefeuille originaires de quelques pays européens développés, ces mouvements étant déterminés principalement par des différentiels de taux d’intérêt (Ragazzi [1973], p. 472). C’est ce qui pourrait expliquer que, jusque dans les années 1960, l’investissement direct étranger (IDE) était assimilé à une forme de mouvement international de capital gouverné par des différentiels de taux d’intérêt (ibid., p. 471). Ainsi, avant l’apparition de la thèse de Hymer, il était coutumier de traiter l’IDE à parité avec les mouvements de capitaux en général (Bhagwati [1977], p. 392).

Hymer expliquera l’existence de l’IDE par la nécessité, pour les firmes multinationales, d’exercer un contrôle sur leurs activités à l’étranger :

‘[B]y starting from the notion of control over production and markets, rather than purely financial considerations, he correctly portrays the multinational firm as a specific form of economic organisation. (Rowthorn [1977], p. 400)’

Ce faisant, Hymer fait de la FMN un objet d’étude à part entière (1.) indissociablement lié à l’étude des imperfections de marché (2.).