1.2. Coûts et modalités de l’IDE

Le simple constat de l’existence d’un désavantage relatif dont souffre une firme multinationale sur un marché étranger (1.2.1.) conduit Hymer à s’interroger sur les modalités de l’IDE qui permettent de surmonter ces barrières aux transactions internationales (1.2.2.).

1.2.1. Barrières aux opérations internationales et coût de l’IDE

L’objectif de la thèse de Hymer est de comprendre les motivations qui poussent une firme nationale à opérer à l’étranger, plutôt que d’analyser les opérations de firmes déjà multinationales (Cantwell [1991a], p. 22). En d’autres termes, son objectif est de saisir la logique d’un investissement international initial plutôt que celle de la croissance d’une firme opérant déjà dans plusieurs pays (Yamin [1991], p. 66). Cet objectif est clairement établi dans le titre de la thèse : ‘Les opérations internationales des firmes nationales : une étude de l’investissement direct étranger’.

L’intérêt que Hymer porte aux opérations nationales des firmes tient au constat de l’existence de barrières aux ‘opérations internationales’ —pour reprendre sa propre terminologie. En conséquence, les firmes nationales bénéficient, dans leur pays d’origine, d’avantages sur les firmes étrangères (Hymer [1960], p. 34). Les coûts affectant les opérations internationales, recensés par Hymer, sont de deux ordres (Yamin [1991], p. 66) :

  • des coûts non récurrents, relatifs à un manque de familiarité avec la langue et l’environnement juridique, économique et politique des pays étrangers. Ces coûts sont assimilables à des coûts fixes dans la mesure où, une fois qu’ils ont été supportés dans un pays, ils n’ont pas à être supportés de nouveau (Hymer [1960], p. 34) ;
  • des coûts récurrents, relatifs aux discriminations imposées aux firmes étrangères dans un pays donné par les pouvoirs publics, les consommateurs et les fournisseurs (Hymer [1960], p. 34). Le risque de change constitue un autre coût récurrent que doivent supporter les firmes étrangères par rapport à leurs concurrents nationaux (ibid., p. 35).

Étant donné l’existence de telles barrières à l’investissement direct étranger, dont certaines sont permanentes, la question que se pose Hymer est de savoir pourquoi certaines firmes trouveront les opérations internationales bénéfiques. La réponse à cette question suppose de s’intéresser aux modalités de l’IDE.