1. FMN et exploitation internationale d’avantages spécifiques

Les premiers prolongements de la théorie de Hymer vont s’attacher à appliquer une théorie des barrières à l’entrée à l’explication de la multinationalisation des firmes (1.1.). Ces apports, dus en particulier à Kindleberger [1969] et Caves [1971], vont contribuer à ancrer l’étude de l’IDE dans le domaine de l’organisation industrielle et esquisser ainsi ce qui deviendra rapidement la théorie dominante de la FMN.

Cependant, d’autres auteurs vont tenter, dès le début des années 1970, de fournir une théorie alternative à la théorie de la FMN issue du cadre de l’organisation industrielle. C’est l’objectif de Aliber [1970, 1971] qui tentera d’expliquer le comportement des FMN à partir de l’étude des imperfections des marchés financiers (1.2.). Pour autant, Dunning relève pertinemment que cette théorie, qui se veut alternative à la théorie développée par Hymer et Kindleberger, n’en est, en fait, qu’une ‘variante’ fondée sur les imperfections des marchés financiers, plutôt que sur les imperfections affectant les marchés des biens et de la technologie, comme dans la version originale. On peut ainsi considérer que la théorie développée par Aliber prend son point de départ dans la remarque suivante déjà formulée par Hymer : ‘[t]he imperfections of the capital market, which are a difficulty for the theory of portfolio investment, are precisely the factors which make the study of direct investment interesting […]’ (Hymer [1960], p. 10).