Section 1 : Une perspective transactionnelle et informationnelle de la multinationalisation des firmes

L’apport initial de la théorie de l’internalisation a été de souligner l’impact des imperfections caractéristiques des marchés internationaux des produits intermédiaires sur les stratégies de multinationalisation des firmes (Mucchielli [1998], p. 224). Ces imperfections sont expliquées par l’existence de coûts de transaction dont le niveau, qui s’accroît avec le contenu technologique des produits intermédiaires, exerce une incitation à l’internalisation de la production à l’étranger. Pour reprendre les termes de M. Rainelli, la théorie de l’internalisation ne constitue ainsi, à l’origine, qu’un ‘sous-produit’ de l’analyse transactionnelle (1.) ; ‘la référence à l’internalisation dans le cas des multinationales s’impose comme une évidence. Les firmes multinationales sont des entreprises qui internalisent les transactions à travers les frontières’ (Rainelli [1989], p. 105).

Si multinationalisation et internalisation sont jugées consubstantielles, encore faut-il que la firme multinationale ait quelque chose à internaliser. Selon la théorie de l’internalisation, la raison d’être des firmes multinationales est l’internalisation de l’exploitation d’avantages spécifiques détenus dans son pays d’origine. Ceux-ci sont censés être indissociables du processus de multinationalisation dans la mesure où ils contribuent à compenser le désavantage dont les FMN souffrent relativement aux firmes autochtones du pays d’accueil. L’attachement au paradigme Hymer-Kindleberger semble ainsi patent. Pour autant, la spécificité de la théorie de l’internalisation est de proposer une perspective informationnelle (2.).