2.1. Une conception de l’IDE subordonnée à la détention d’avantages domestiques informationnels

Ainsi que le relève Casson ([1987b], p. 34), les principaux tenants de la théorie de l’internalisation ne se sont pas totalement émancipés de l’influence de Hymer [1960] et de Kindleberger [1969]. La position dominante dans la théorie est, en effet, de considérer que la multinationalisation d’une firme est subordonnée à la détention préalable d’un avantage permettant de compenser le désavantage relatif dont souffre la FMN par rapport à ses concurrents locaux. Le tribut de la théorie de l’internalisation à S. Hymer età Ch. Kindleberger est particulièrement manifeste dans le passage suivant, extrait de Markusen [1995] :

‘[T]here are added costs of doing business in another country […]. The multinational enterprise must, therefore, arise due to the fact that it possesses some special advantage such as superior technology or lower costs due to scale economies. […] It implies that a multinational enterprise brings inherent advantages, such as technology […]. (p. 173)’

Pour les tenants de la théorie de l’internalisation, l’IDE revêt alors davantage un caractère défensif (2.1.1.). Conformément à la dernière phrase de l’extrait tiré de Markusen [1995], la spécificité de la théorie de l’internalisation, relativement à l’approche initiale de S. Hymer ou de Ch. Kindleberger, est de se focaliser sur les avantages de nature technologique ou, plus précisément, de caractère informationnel (2.1.2.).