2.2. Détention d’actifs informationnels et propension à la multinationalisation : une approche d’inspiration welfariste

S’il existe des questions sur lesquelles les différentes branches de la théorie transactionnelle de la firme multinationale sont susceptibles de diverger  32 , en revanche, comme le relève Rugman ([1986], p. 112), il est un point commun sur lequel l’ensemble des versions de la théorie de l’internalisation se retrouve, à savoir le traitement de l’information —constitutive de l’avantage de la firme— comme un bien public (2.1.1.). Cette hypothèse s’inscrit dans la vision ‘traditionnelle’ de l’innovation focalisée sur l’appropriabilité des résultats de la R&D. Au terme de cette approche également qualifiée de ‘welfariste’, l’information est ainsi censée exhiber les deux principales caractéristiques d’un bien public, à savoir la non rivalité dans l’usage et la non exclusion d’usage (2.1.2.). Il nous semble d’autant moins inutile d’expliciter en détail ces deux caractéristiques que la nécessité logique de leur conjonction, qui est censée justifier l’incitation à l’internalisation de l’avantage informationnel de la firme, n’est qu’implicitement reconnue dans la théorie de l’internalisation, ainsi que le notent Kogut & Zander ([1993], p. 628).

Notes
32.

À l’image, en particulier, du thème de la spécificité des actifs que nous avons abordé plus haut (cf. supra).