1. Appropriabilité et transférabilité des avantages domestiques : un cadre d’analyse centré sur l’efficience de la firme multinationale

La théorie de l’internalisation dépeint la firme multinationale comme une réponse efficiente au problème de l’organisation d’un marché pour l’échange de connaissances qui s’avère être entaché d’un degré élevé d’imperfection. En effet, au terme de l’approche welfariste, puisque la connaissance est assimilable à un bien public, les activités d’innovation sont par conséquent supposées s’accompagner d’un ‘degré élevé de spillover’ (Nordhaus [1969a], p. 36). L’analyse welfariste de l’innovation a dès lors logiquement débouché sur l’étude des spillovers informationnels, ainsi qu’en témoigne le constat dressé par R. Nordhaus : ‘[t]here is widespread agreement that the benefits from inventive activity spill out from the firm in the form of external economies’ (Nordhaus [1969a], p. 35). La théorie de l’internalisation reprendra cette problématique à son compte pour faire de la recherche de palliatifs aux problèmes d’appropriabilité, relatifs à l’éparpillement des connaissances, la cause de l’émergence de la firme multinationale (1.1.). Le recours à la multinationalisation semble d’autant plus indiqué que les avantages domestiques de la firme s’avèrent transférables. Cette hypothèse majeure sur laquelle repose la théorie de l’internalisation, qui rend possible l’exploitation de ses connaissances sur les marchés étrangers par la firme elle-même, fait de la firme multinationale une source d’efficience (1.2.).