2. L’impact de l’incitation au contrôle sur la localisation de la R&D : une logique de multinationalisation centripète

Pour les tenants de la théorie de l’internalisation, le problème du contrôle se pose de manière particulièrement aiguë pour les FMN, en raison de la dispersion géographique de leurs filiales dont il faut s’assurer de l’entière dévolution aux objectifs de la firme (Hennart [1993b], p. 157). Cette problématique s’étend à leurs activités de R&D dont les résultats, constitutifs de l’avantage de la firme, sont soumis à un double risque de dissipation croissant avec leur exposition internationale et de perte de contrôle sur leur utilisation effective (2.1.). La théorie estime ainsi non seulement que les avantages de la firme sont conçus dans son pays d’origine, comme nous l’avons vu, mais qu’il ne peut en être autrement en raison de l’existence de ce double risque. En d’autres termes, la théorie standard de l’internalisation présume que les firmes multinationales ne peuvent que se résoudre à centraliser géographiquement leurs activités de R&D dans leur pays d’origine. Elle dépeint donc l’exploitation internationale des activités de R&D des FMN selon une logique de nature centripète : l’initiative est l’apanage du centre, les filiales se bornant à assurer son relais (2.2.).