2.2. Centralisation de la R&D et filiales-relais : une logique centripète d’exploitation internationale de la R&D

La théorie standard de l’internalisation conçoit l’exploitation internationale des activités de R&D des FMN selon une logique centripète : l’impulsion est donnée par le centre, les filiales se réduisant à de simples relais autochtones. Le processus décisionnel est donc de nature ascendante (Rugman & Verbeke [1997], p. 142). Il est régi par un impératif de contrôle stratégique des avantages domestiques soumis à un risque de dissipation que lui font encourir les opérations internationales. La centralisation de la R&D dans son pays d’origine se justifie à cet égard par le désir de la firme d’éviter l’éparpillement dans l’espace des connaissances issues de ses activités d’innovation (2.2.1.).

Au terme de cette logique centripète, les activités de R&D entreprises par les filiales ne peuvent qu’être subalternes : elles sont, le cas échéant, réduites à favoriser l’exploitation locale des connaissances produites dans le centre et constituent alors, au mieux, une R&D de nature adaptative. La capacité d’initiative des filiales, en matière de R&D, est de ce fait inexistante, à l’exception notable du cas des mandats mondiaux qui constituent cependant une option peu attractive du point de vue de la théorie de l’internalisation (2.2.2.).