Chapitre 4 : Propositions pour une application de la théorie des compétences aux stratégies de multinationalisation des activités technologiques

Dans ce chapitre, nous nous recentrerons sur la TCF telle que développée plus particulièrement par les tenants de la capabilities theory of the firm, et représentée, notamment, par B. Loasby, R. Langlois, P. Robertson ou D.Teece.

‘Both the evolutionary and the resource-based approaches concentrate far too exclusively on the capabilities and routines of the firm, and they neglect the large extent to which markets also possess capabilities […]. (Langlois [1995], p. 72, souligné par l’auteur)’

À cet égard, Langlois ([1988], p. 639) rappelle que l’ambition de la TCF est de contribuer à montrer que les frontières de la firme dépendent de ses compétences, en particulier de ses compétences technologiques. En effet, le degré d’incomplétude des compétences de la firme détermine dans quelle mesure elle aura recours au ‘marché’ ‑défini ici selon une dimension davantage relationnelle‑, c'est-à-dire dans quelle mesure elle sera dépendante d’autres firmes. L’organisation ‘externe’ des firmes est donc essentielle, la firme réalisant un arbitrage entre le coût de production interne des compétences technologiques manquantes et le coût d’acquisition, par le biais de transactions marchandes, de ces compétences (Section 1).

L’accent mis par la théorie sur l’aspect organisationnel externe de la firme est propice à la prise en compte de la dimension centrifuge des stratégies d’innovation (Section 2). La TCF permet ainsi d’enrichir l’analyse des stratégies des firmes multinationales en matière de localisation des activités de création technologique.