Conclusion du chapitre

La caractérisation des stratégies d’internationalisation des activités technologiques nécessite le recours à des indicateurs technologiques spécifiques, au sens où ils doivent être disponibles pour un grand nombre de nationalités et de domaines technologiques.

Dans cette perspective, la première Section du Chapitre a tenté de montrer en quoi le brevet européen constitue un indicateur d’activité technologique pertinent. En particulier, le fait que les brevets délivrés par l’OEB constituent des brevets véritablement ‘internationaux’ leur confère un avantage sur les brevets américains, qui sont des brevets ‘domestiques’ : ils permettent, en effet, une meilleure appréciation des stratégies d’internationalisation des activités d’innovation, dans la mesure où ils sont exempts de ‘biais domestiques’, contrairement aux brevets délivrés par l’USPTO.

La seconde Section du Chapitre a été consacrée à la présentation de la base de données utilisée pour apprécier la stratégie des FMN, qui repose sur un échantillon de 350 firmes. Suite aux premiers traitements effectués, les caractéristiques de l’échantillon retenu sont les suivantes :

Il apparaît ainsi que les firmes multinationales tendent à mobiliser des compétences technologiques au-delà de leurs compétences distinctives, ce qui confirme de nombreuses études antérieures (cf. von Tunzelmann [1996], p. 27 ; Granstrand et al. [1997], p. 10 ; Patel & Pavitt [1996], p. 29 ; Patel & Pavitt [1998], p. 193). L’ensemble de ces résultats tend à confirmer les conclusions tirées dans Patel & Pavitt [1996] —qui constitue une des rares études quantitatives d’envergure portant sur un échantillon composé des 440 plus grandes firmes mondiales— et exprimées en ces termes :

‘Not only are large firms technologically diverse, but their diversity has been changing over time. […] It emerges clearly that firms differ markedly according to their country of origin […]. (pp. 33-4)’

Ces résultats sont importants dans la mesure où ils peuvent contribuer à expliquer pourquoi ce ne sont pas toujours les ‘core technologies’ qui sont concernées par l’IDE en technologie (cf. OTA [1994], p. 2).