2.1. Le degré d’internationalisation des firmes, par nationalités et domaines technologiques : deux tendances opposées

Si l’on s’intéresse, à présent, aux résultats du Tableau 6.2 par groupe de nationalités, il apparaît clairement que l’on ne peut établir de commentaires qu’en termes relatifs : pour chaque domaine technologique, le degré d’internationalisation des activités de création technologique des firmes doit s’apprécier relativement à la moyenne (calculée tous domaines confondus) constatée pour l’ensemble des firmes du même pays. À cet égard, le Tableau 6.4 permet de faciliter l’examen des résultats du Tableau 6.2 par groupe de nationalités pour la période 1994-1996. Il a été construit, en effet, dans le but de mieux visualiser les résultats présentés dans le Tableau 6.2 : en rapport avec la moyenne de leur pays d’origine tous domaines confondus, le Tableau 6.4 indique la propension des firmes —relevant de chacun des 10 groupes de nationalités retenus précédemment— à inventer des brevets européens à l’étranger dans chacun des domaines technologiques de la nomenclature DT-30. À cet effet, pour chaque groupe de nationalités, seuls les domaines technologiques dans lesquels les firmes inventent de plus de 1 à plus de 3 fois plus de brevets européens hors de leur pays d’origine, relativement à la moyenne nationale, sont indiqués. Comme dans le Tableau 6.2, les sous-domaines technologiques sont regroupés, dans le Tableau 6.4, de sorte à mieux visualiser chacun des 6 domaines technologiques de la nomenclature DT-6.

À la lecture des Tableaux 6.2 et 6.4, deux tendances opposées se dessinent alors parmi les firmes de notre échantillon, relativement à la moyenne constatée dans leur pays d’origine : certains groupes de nationalités inventent plutôt plus de brevets européens à l’étranger dans des domaines technologiques qui constituent les ‘points forts’ de leur pays d’origine ; d’autres, au contraire, témoignent d’une activité technologique à l’étranger supérieure à la moyenne dans les domaines technologiques répertoriés comme étant les ‘points faibles’ de leur pays d’origine. Les ‘points faibles’ et les ‘points forts’ d’un pays, en termes technologiques, peuvent être déterminés par le calcul d’indices nationaux de spécialisation technologique en brevets européens. Suivant la définition qu’en donne l’OST [1998], l’indice de spécialisation d’un pays, dans un domaine technologique donné, est déterminé par le ratio de la part mondiale du pays en brevets européens dans ce domaine, rapportée à la part mondiale de ce pays tous domaines confondus ; lorsque l’indice est supérieur à l’unité, le domaine considéré est un point fort pour le pays étudié, et inversement (p. 419). À partir des indices de spécialisation technologique en brevets européens calculés par l’OST pour les cinq principaux pays de la Triade  99 pour 1996 (cf. OST [1998], pp. 274-7 et 420-3), on peut ainsi mettre en évidence les deux tendances évoquées.

Notes
99.

À savoir : les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. Les indices de spécialisation technologique en brevets européens pour les autres groupes de nationalités présentés dans les Tableaux 6.2 et 6.4 n’étant pas disponibles, nous nous concentrerons, à défaut, sur les firmes originaires des cinq premiers pays cités pour la mise en évidence des deux tendances évoquées.