II-2 Format et mise en relief de l’information

Informer, dans sa double acception façonner et mettre au courant, relève d’une rhétorique dans la mesure où il n’y a pas d’information sans une mise en forme préalable des données rendant celles-ci communicables, c’est-à-dire compréhensibles et acceptables par le récepteur. L’émetteur ne peut transmettre que des éléments préalablement formatés. « La rhétorique est un des instruments permanents de cette mise en forme », rappelle Bruno Ollivier 319 , « qu’elle soit utilisée pour attirer le récepteur (c’est la rhétorique de la captatio), pour ordonner le discours (c’est le dispositio de l’art oratoire), qu’elle organise l’image (et l’on parlera de rhétorique visuelle ou iconique), ou qu’elle préside au choix des mots, des éléments qui composent ces discours, à travers l’utilisation des figures de style rhétoriques ». L’objectif est de séduire, puis de convaincre, ce qui suppose la mise en œuvre d’un « ensemble de recettes » pour se gagner l’attention et la faveur du récepteur. A cet égard, « l’entrée en discours » qui correspond à « l’accroche » dans un article, revêt une importance décisive. « C’est là le premier niveau de l’action rhétorique, qui conditionne (au sens moderne de conditionnement, comme préparation d’un emballage) les données, pour qu’elles puissent devenir acceptables, ce qui est le premier pré-requis de la transmission », souligne Bruno Ollivier.

Pour décrire cet « emballage », nous nous concentrerons sur trois aspects qui contribuent à la mise en relief de l’information : l’ordonnancement des sujets, le rythme du déroulé et la distribution des voix des journalistes qui assurent les commentaires.

Notes
319.

Bruno Ollivier, op.cit., pp.151-153.