1.1.3. Aspects neurologiques des troubles de l’attention.

Nous retrouvons ce défaut d’ajustement attentionnel chez les enfants atteints de TDA.

G. Maté (2001) rapporte que les clichés obtenus par l’Imagerie Résonance Magnétique (IRM) des enfants TDA montrent des structures préfrontales droites des patients TDA plus petites que la norme. Les ElectroEncéphaloGrammes (EEG) d’un groupe de garçons préadolescents avec des TDA ont été comparés à ceux d’un groupe contrôle semblable sans TDA. Les deux groupes avaient des EEG identiques au repos, mais le groupe avec TDA montrait une activité des ondes lentes excessive durant des travaux demandés, comme la lecture ou le dessin. Comme on pouvait s’y attendre, les réponses électriques des ondes rapides du groupe sans TDA augmentaient sur la même tâche. En d’autres termes, dans le groupe avec TDA, l’activité électrique du cortex cérébral, ralentit au moment où elle devrait s’accélérer.G. Maté (2001) ajoute qu’il semble paradoxal qu’une hyperactivité de l’esprit ou du corps soit causée par la sous activité du cortex. Il peut aussi sembler étrange de penser que l’hyperactivité soit arrêtée par une médication stimulante, de type Rytaline.

Nous rappelons que l’une des tâches majeures du cortex préfrontal est l’inhibition. Le cortex préfrontal évalue les informations issues de l’environnement, du corps et des centres inférieurs du cerveau. Notre première réponse à un stimulus, qu’elle produise du plaisir ou de l’anxiété, est inconsciente. Elle vient des centres inférieurs du cerveau comme l’amygdale d’où proviennent les émotions. Le cortex a une fraction de seconde pour décider s’il donne la permission à l’impulsion ou s’il l’annule. D’après J. LeDoux (1996) « le travail du cortex consiste à prévenir la réaction inappropriée plutôt que de produire une réaction appropriée ». Une façon de comprendre les TDA en termesneurologiques, est donc le manque d’inhibition, conception partagée avec R. Barkley. Le cortex cérébral dans le lobe frontal n’est pas capable d’assurer ses fonctions : établir les priorités, sélectionner, inhiber et organiser. Le cerveau, noyé d’émotions et d’impulsions, ne parvient pas à se focaliser sur un ensemble d’éléments (attention dirigée et sélective) et le corps et l’esprit s’activent à mauvais escient. Le cortex fonctionne à un niveau semi-éveillé comme l’indique l’activité ralentie observée sur l’ElectroEncéphaloGramme (EEG). Les médicaments efficaces stimulent les fonctions inhibitrices, ils mettent en alerte les circuits sous développés et insuffisamment actifs du cortex préfrontal. G. Maté ajoute par ailleurs, qu’il est salutaire à long terme d’intervenir sur les questions de sécurité psychologique, de relations familiales, de style de vie et d’estime de soi bien qu’il soit plus facile à court terme de s’en remettre à un médicament. Il cite le psychologue T. Armstrong qui préconise la médication en dernier recours pour mettre en exergue une démarche orientée vers le développement personnel. Il précise bien que les facteurs de maintien des comportements inadaptés, reliés aux troubles déficitaires de l’attention, sont en partie activés par la biochimie interne du sujet mais sont aussi le résultat des circonstances de la vie de l’individu qui favorisent ou perturbent le développement de l’attention, la motivation et l’estime de soi.