1.2. Approche neurologique

1.2.1. Approche neurologique : De l’émotionnel vers le cognitif

Dans une perspective développementale, il y a intériorisation progressive des mécanismes verbaux de contrôle du comportement dès l’âge de cinq ans mais l’extériorisation de ces verbalisations est une stratégie encore employée par des enfants plus âgés lorsqu’ils sont confrontés à des tâches difficiles. Chez les enfants plus jeunes, les verbalisations appropriées ne mènent toutefois pas nécessairement vers les bonnes actions, et ce en raison de l’immaturité des mécanismes d’inhibition. La persistance motrice pourrait servir d’exemple.

Le développement de l’attention dirigée et sélective, c’est-à-dire les capacités de focalisation et d’inhibition attentionnelles (Camus, 1996) faisant partie des fonctions exécutives, progresse avec le développement des lobes frontraux qui les sous-tend.

Ce développement s’effectue de manière continue mais avec des phases d’accélération intervenant à cinq tranches d’âges différentes, (a) de la naissance à cinq ans, (b) de sept à neuf ans, (c) de onze à treize ans, (d) de quatorze à seize ans et (e) de dix-huit à vingt ans (Hudspeth, 1985 ; Hudspeth et Pribram, 1990). Entre sept et neuf ans, le lobe frontal montre un pic d’accélération dans son développement mais avec une moindre ampleur que celle observée dans les autres périodes qui viennent d’être énumérées. Ces phases de croissance résultent d’une augmentation soudaine de la capacité neuronale d’un sous-ensemble de connexions du lobe frontal. Il y a ensuite une mise en œuvre de phases d’accommodation et d’équilibration.

Ainsi, l’évolution de la densité des connexions corticocorticales se fait par étapes et permet l’acquisition progressive des fonctions exécutives (Thatcher, 1991). Pour M. Lezak (1983), ces dernières sont impliquées dans les processus d’organisation, de planification, de monitoring, d’exécution de résolutions et d’activités dirigées vers un but. Globalement, les fonctions exécutives s’activent uniquement pour les actions non automatiques, pour des tâches nécessitant l’intervention du cortex frontal pour coordonner et planifier le cours d’une action. En effet, les fonctions exécutives du cortex frontal sont en quelque sorte des synthèses des trois systèmes frontaux (dorso, latéral et orbito frontal) interagissant mutuellement dans la sélection et l’engagement des séquences complexes des actions (Thatcher, 1991).