2.1.3. La motivation dans le Conditionnement opérant

Le conditionnement opérant de B. Skinner est fondé sur l’idée que l’apprentissage correspond à une fonction de changement de comportement. Ces changements sont le résultat de la réponse individuelle aux événements (stimuli) qui surviennent dans l’environnement. Lorsqu’un pattern particulier (S-R) est renforcé (récompensé), l’individu est conditionné à répondre. Dans ce cas, il s’agit d’un d’un comportement obéissant à une relation de type Réponse-Renforcement. Le sujet ne subit plus un stimulus conditionnel (réf. Réflexe conditionné explicité par Pavlov), il agit sur son environnement (Richelle, 1966, p. 14). Par ailleurs, B. Skinner distingue les réponses issues des contingences directes des réponses issues des contingences sociales (règles). Ces dernières révèlent que le comportement du sujet peut être gouverné par des règles médiatisées par la communication d’expériences antérieures (Richelle, 1977, pp. 134-136). Ainsi, le renforcement conditionné est l’élément clé de la théorie S-R de B. Skinner. On entend par renforcement toute chose qui donne du poids à la réponse désirée. Ce peut être une prière verbale, une bonne note ou encore un sentiment d’un haut niveau d’accomplissement ou de satisfaction. La théorie couvre également des renforcements négatifs dans le but de mettre un terme à une situation déplaisante. Dans un premier temps, on élabore un stock de renforcements conditionnés qui servent de récompenses aux actions menées. Ces dernières deviennent à leur tour des renforcements secondaires qui se généralisent à d’autres actions (Keller et Schoenfield, 1950 cités par Thomas et Michel, 1994). B. Skinner complète ce mécanisme par deux autres stratégies que sont le « façonnement » et « la procédure d’apprentissage d’une chaîne de réponses ».

Le façonnement consiste à modeler progressivement un comportement au départ non totalement adapté. Le modelage sollicite des réalisations de plus en plus précises avant d’octroyer un renforçateur jusqu’à atteindre le comportement souhaité.

La procédure d’apprentissage d’une chaîne de réponses débute au maillon terminal de la chaîne plutôt qu’à son début : le maillon précédent est accroché au maillon qui l’a immédiatement précédé et qui a déjà été renforcé. C’est ainsi qu’un comportement complexe est obtenu, grâce à une association d’habitudes conditionnées (Thomas et Michel, 1997).

Dans la recherche d’une meilleure compréhension des troubles de l’attention rencontrés chez les enfants TDA, nous sommes séduits par les mécanismes décrits par B. Skinner (façonnement et apprentissage d’une chaîne de réponses). Ces mécanismes peuvent contribuer précisément à réguler le comportement inadapté des enfants TDA à condition de respecter une relation empathique avec les deux partenaires (sujet TDA et sujet étayant).