2.2.1. Approche psychodynamique de la motivation

M. Tribhou (1994) observe que la faiblesse des performances enregistrées à l’échelle des processus mentaux séquentiels de la batterie de tests de A. Kaufman et N. Kaufman (1993) peut traduire une fragilité du moi et une intolérance aux angoisses dépressives de l’enfant qui a des troubles de l’attention. Son hypothèse s’appuie sur les procédures de passation des subtests de l’échelle séquentielle qui n’étayent pas suffisamment l’enfant manifestant des troubles de l’attention et de la concentration. Être seul devant une tâche qui gagne en complexité peut provoquer des sentiments d’incompétence, de manque de contrôle. Cela peut également provoquer le surgissement d’angoisses liées à un état d’isolement et de désorientation de l’enfant.

Nous saisissons ici l’un des problèmes de l’enfant présentant des TDA. Cet enfant ne peut précisément pas contrôler son comportement à moins qu’il ne soit fortement motivé. Le médecin, psychothérapeute, G. Maté (2001. pp.32-33) explique que les patients affligés de TDA éprouvent d’énormes difficultés à stimuler « la motivation du cerveau » en l’absence de tout intérêt personnel et d’appui interpersonnel.

J.M Besse (1995) souligne le fait que notre société favorise l’émergence de liens sociaux distendus avec la venue de pratiques d’écrits de plus en plus complexes. Cette mise à distance induite par la maîtrise d’outils sophistiqués comme l’informatique stimule le développement des connaissances de certains individus. A l’inverse, cette évolution exponentielle laisse démunis les sujets déjà fragilisés par un vécu et un développement psycho-affectif et cognitif non harmonieux. D’après cet auteur, c’est le cas des personnes illettrées et d’enfants en difficulté d’apprentissage qui ont besoin d’un médiateur ou d’un « interprète » dont la présence stable et sécurisante les invite à entrer en relation avec l’autre et avec l’objet. Cette conception se vérifie également pour les enfants et adultes TDA dont l’appui et la présence d’une personne confiante les rassure et leur permet de mobiliser leur attention et motivation à d’autres fins plus constructives.