2.2.2. Etudes cognitives sur la motivation

D’après E. Deci et R. Ryan (1987), lorsqu’on examine les effets des variables extérieures sur la motivation, on se rend compte que ces effets ne sont pas dus aux récompenses, aux punitions ou aux renforcements eux-mêmes, mais bien à la façon dont les gens les utilisent. De nombreuses études en milieu naturel (Deci, Nezlek & Sheinman. 1981 ; Ryan & Grolnick. 1986 ; Deci, Schwartz, Sheinman & Ryan. 1981 ; Grolnick, Ryan, & Deci. 1991) ; Pelletier, Brière, Blais & Vallerand. 1988) et provoquées en laboratoire (Koestner & al. 1984 ; Ryan & al. 1983) obtiennent des résultats consensuels. Selon cette perspective, les comportements interpersonnels peuvent être perçus comme des encouragements à l’autonomie ou comme des contraintes, ou encore comme des éléments permettant à l’individu de se sentir plus ou moins compétent.

En accord avec la théorie de l’évaluation cognitive, lorsque les comportements interpersonnels sont perçus comme contraignants ou comme incitant l‘individu à se sentir incompétent, ils réduisent la motivation intrinsèque et l’autodétermination. Par opposition, lorsque ceux-ci sont perçus comme encourageant l’autonomie ou la compétence de l’individu, ils augmentent la motivation intrinsèque et l’autodétermination. Cette analyse permet aussi de faire ressortir l’importance de la dimension interpersonnelle lors de l’administration de récompenses, de rétroactions verbales ou de moyens de pression pour inciter un individu à effectuer une tâche.

Nous concevons qu’un manque d’initiative illustré en partie par des réponses impulsives chez l’enfant TDA ne fait que mettre en relief un défaut de langage intérieur. C’est ce langage qui favorise la réflexion sur l’action à anticiper, sur sa planification, sur l’évaluation de ses conséquences et sur ses éventuelles modifications. Cet apprentissage dynamique repose sur les apprentissages antérieurs et bien entendu sur la capacité métacognitive du sujet. Si l’enfant TDA ne dispose pas d’expériences suffisamment positives, il risque de négliger son langage intérieur et de perdre toute motivation à atteindre un objectif dont il craint l’issue négative. Au contraire, si cet enfant bénéficie d’un entourage étayant dans le sens où il est accompagné dans ses découvertes et ses réflexions, alors il pourra entrer dans les apprentissages parce que précisément sa mémoire de travail sera sollicitée.

Pour compléter la définition de la motivation, nous pouvons dire que l’estime de soi en est la composante essentielle dans le sens où celle-ci oriente les actions entreprises par l’individu.