2.3. Estime de soi

Ainsi, l’estime de soi est à la base de la motivation. En ce sens, l’enfant doit s’appuyer sur le souvenir de ses réussites passées pour en connaître d’autres. Cet étayage est indispensable pour qu’il soit capable d’anticiper avec réalisme la possibilité de vivre d’autres succès. Mais le retour sur ses compétences ne lui vient que si l’adulte les lui a soulignées au fur et à mesure. Sa propre valeur (vrai self) s’affirme parce qu’elle est confirmée par l’extérieur (Perron, 1991). Pour M. Develay l’estime de soi correspond à : ‘« la différence entre le moi réel et le moi idéal. Le moi réel est la conscience que le sujet a de lui-même ; le moi idéal la conscience de ce que le sujet souhaiterait être. Une estime de soi’ ‘ suffisante existe lorsque l’écart entre le moi réel et le moi idéal est vécu sans difficultés » (Develay, 1992 ; p.131)’. L’adulte doit également avoir pris soin de réactiver fréquemment le souvenir de ces réussites tout en proposant de nouveaux défis ou de nouveaux apprentissages. Ceci correspond au troisième domaine du modèle de R. Gilligan (1997) qui est celui du sentiment de sa propre efficacité. De cette façon, l’enfant puise dans sa mémoire autobiographique l’énergie et l’espoir nécessaires pour persévérer dans ses efforts. Cette attitude oriente ses conduites et par conséquent entretient ses motivations. En effet, le vécu des côtés positifs lui permet d’acquérir une fierté personnelle qui alimente son estime de soi et qui relance le désir d’apprendre et de réussir (motivation intrinsèque).

Nous retrouvons cette idée de changement chez R. L’Ecuyer (1978) avec le concept de soi qui est proche de la notion de l’estime de soi. Le concept de soi est un système multidimensionnel complexe (composantes émotionnelle, affective ; sociale et cognitive) actif et adaptatif pour répondre et se défendre des exigences extérieures ou intérieures. Néanmoins, une certaine stabilité est préservée corrélée à une flexibilité et évolution adaptatives.