Chapitre 3. Les familles avec enfant(s) agité(s) et/ou distrait(s)

3.1. Contexte familial : Approche développementale

3.1.1. Facteurs traumatogènes : contexte familial

La majorité des enfants que nous rencontrons sont élevés dans des familles qui vivent dans des conditions difficiles, voire stressantes. Ces conditions pénibles proviennent de difficultés économiques, de mésentente parentale, d’une absence de réseau relationnel ou encore d’un désordre psychopathologique de l’un des parents. Dans ces environnements familiaux l’enfant risque d’être maltraité soit par négligence, soit par atteinte physique. Cependant, ce risque peut être contourné par les caractéristiques propres de l’enfant. En effet, celui-ci peut disposer de ressources cognitives et émotionnelles adaptées pour s’ajuster quelque soit le climat familial dans lequel il évolue. Les auteurs suivants, Biederman, S. Milberger, S. Faraone et al. (1995) ont établi six facteurs de risque reconnus, depuis les travaux de M. Rutter, comme présents dans les familles d’enfants affectés de maladie mentale (Corraze et Albaret, 1996 ; Bronfenbrenner, 1986). Il s’agit de la présence d’un désaccord conjugal important, d’un niveau social inférieur, d’une famille nombreuse, d’une criminalité paternelle, d’un trouble mental maternel et d’un placement familial. Plus le nombre de facteurs est grand et plus le risque d’avoir un enfant avec TDA est élevé. Le risque augmente proportionnellement à la sévérité des symptômes mais n’est pas limité aux enfants TDA. J. Corraze et J.M Albaret ajoutent que ces facteurs de risque valent pour la pathologie mentale de façon générale.