3.1.3. Modèle écologique

Le modèle de U. Bronfenbrenner (Tessier, Tarabulsy, 1996) intitulé « Processus-Personne-Contexte-Temps » possède l’intérêt d’observer cinq variables qui font partie des mécanismes intervenant dans le contexte du développement humain. Il peut s’appliquer à l’étude de l’influence de la relation mère-nourrisson au moment de la grossesse (vécu pré, pendant et post grossesse) sur le développement cognitif et socio-affectif de l’enfant. Ces cinq variables entretiennent une dynamique entre elles et évoluent en interaction avec le développement psycho-cognitif et social de l’être humain.

C’est pourquoi, dans le cadre de notre étude, le recueil d’une grande part des informations se réalise à partir de questionnaires relatifs au comportement de l’enfant à la maison et à l’école et à partir des entretiens libres avec les parents. Les mères le plus souvent ou les pères ou encore les deux abordent ou non le vécu subjectif de la période pré, in et post grossesse. Ainsi, ne respectant pas le dernier point du modèle écologique PPCT, nous nous limiterons à des inférences à partir de données obtenues à un moment précis du développement de l’enfant. Nos conclusions sur nos observations et nos recueils de données ne resteront qu’au stade d’inférences sujettes à évoluer de concert avec le développement de l’enfant.

Pour notre part, nous avons choisi de ne retenir que certains critères :

Le revenu économique du foyer – L’origine culturelle - La relation parentale – Le comportement de l’enfant – Le vécu de la grossesse – La relation Parents et Enseignant – Les relations sociales de la famille. Ces critères ont été choisis à partir des lectures d’articles de U. Bronfenbrenner (1986, 1996), V. McLoyd (1990), M. Cox et B. Paley (1997), A. Harrisson, M. Wilson, C. Pine, S. Chan et R. Buriel (1990) que nous expliciterons dans la partie de la présentation de la population. Grâce au questionnaire sur l’estime de soi, nous pensons obtenir d’autres informations comme le niveau de connaissance de soi ou de socialisation, facteurs susceptibles d’influencer le type d’inattention de chaque enfant.

Nous avons souligné notre intérêt pour l’étude des facteurs contextuels à risques qui entourent l’enfant présentant des troubles de l’attention. Sans parler de déficit qui introduit une notion de manque, nous optons pour un dysfonctionnement de l’attention qui interviendrait dès le plus jeune âge (période de la mémoire de travail préverbale, réf. modèle de Barkley, 1977). L’enfant qui agit sur son environnement évolue avec d’autres qui lui transmettent des règles qui elles-mêmes reposent sur des conventions culturelles. Il se pourrait qu’une inappropriation de ces règles sociales pour des raisons multiples que nous tenterons d’expliciter dans la partie discussion générale des résultats, suivie d’une intérioration du langage insufisamment mature, handicape le comportement de l’enfant TDA. Celui-ci est orienté par les contingences immédiates et aucun processus métacognitif, autrement dit, aucun décalage entre l’action et l’explication n’est entrepris consciemment (rôle du langage intérieur, du contrôle attentionnel). C’est à partir de cette optique développementale et psychosociale que nous allons maintenant expliciter les composantes attentionnelle et mnésique du fonctionnement cognitif de l’individu. Ces deux processus interviennent dans les principaux traitements cognitifs de l’information. Ils font partie intégrante du fonctionnement global de l’individu (conscientisation de son action sur son environnement, restructuration des connaissances).