Chapitre 5. Contribution de l’attention dans la Mémoire de travail (MDT)

5.1. Emergence du concept de mémoire de travail

La mémoire à court terme (MCT) et la mémoire de travail (MDT) sont des concepts centraux dans les théories modernes de la mémoire et de la cognition, mais ce n’est que récemment que les chercheurs ont commencé à examiner la relation entre ces deux mémoires. Dans la théorie proposée par N. Cowan (1988, 1995), la MCT se réfère à l’information située dans la mémoire à long terme (MLT) qui est activée à partir d’un certain seuil grâce au focus attentionnel. L’information sollicitée décline rapidement à moins que le focus attentionnel dont la capacité est limitée n’intervienne pour la réactiver. La MDT inclut donc la MCT. R. Engle, M. Kane et S. Tuholski (1999) prétendent également que la MDT est un système qui consiste à stocker certaines informations issues de la MLT pour les maintenir actives. Ainsi, là aussi la MCT est une sous-composante de la MDT. Autrement dit, il est possible d’écrire la MDT sous la forme : MDT = MCT + Attention.

M. Kane, A.R. Conway, M.K. Bleckey et R. Engle (2001) décrivent la mémoire de travail comme une mémoire limitée au niveau des ressources qui sont allouées aux fonctions de traitement et de stockage des informations. La mémoire de travail dispose d’un mécanisme de contrôle attentionnel qui augmente l’activation des stimuli pertinents et inhibe l’activation des informations inappropriées. Ainsi, cette composante attentionnelle possède un rôle de contrôle et de régulateur sur l’action à mener en annulant, voire en atténuant les interférences. M. Kane et coll. (2001) entendent par attention contrôlée, une capacité de contrôle exécutif, autrement dit une habileté à maintenir activement et efficacement les stimuli tournés vers l’objectif, de manière à ce que ces derniers restent facilement accessibles même devant une tâche interférente. Cette capacité d’attention permet d’inhiber efficacement les réponses et/ou les stimuli impertinents.