5.2. Notion d’effort associée à la mémoire de travail

La neuro-imagerie tout comme la psychologie cognitive adoptent une conception d’une mémoire de travail associée à une notion d’effort. Cette approche conforte l’idée d’une mémoire de travail impliquée dans le traitement de l’information. L’attention consciente est indispensable pour l’encodage des données. Cet encodage consiste en une création d’un code visuel ou verbal à partir d’un item, de façon à pouvoir le comparer avec les différents codes mnémoniques (format physique, phonétique, sémantique d’une information encodée dans la mémoire) des items déjà stockés dans la MCT. Ce processus qui dépend de la nouveauté avec laquelle le matériel doit être élaboré implique des ressources considérables. Le résultat de ces opérations d’encodage s’alimente à travers le système médio-temporal qui automatiquement lie et stocke ces représentations dans les sous-systèmes corticaux. Lors de la récupération, le système médio-temporal en tant que fonction de récupération des indices, réactive automatiquement les représentations qui ont été stockées. Dans cette phase nous pouvons parler de récupération spontanée puisqu’elle se produit sans efforts conscients pour rappeler une information. En revanche, dans le rappel libre, aucun indice n’est fourni, ce qui signifie que les indices doivent être générés et affinés par les sujets eux-mêmes, d’où un effort mental soutenu pour réaliser ce type de tâche. Ce processus d’élaboration stratégique dans la récupération semble être médiatisé par le lobe frontal et peut se voir affecté par une tâche concurrente notamment. Le degré du processus d’élaboration est plus faible en tâche de rappel indicé qu’en tâche de rappel libre, mais les sujets doivent néanmoins générer des objectifs potentiels à partir d’indices. Ceci implique également un processus chargé d’effort. Pour illustrer cette notion d’effort, nous nous reportons aux travaux de M. Jonhson et C. Raye (1981), de S. Dewhurst et G. Hitch (1999) qui révèlent qu’en favorisant un jugement plus difficile dans l’étude d’une tâche, on enrichira l’enregistrement des opérations cognitives présent dans la trace mnésique et ainsi, on accroîtra l’exactitude des données du départ. Leurs résultats indiquent que lorsqu’un effort plus important est requis dans les opérations d’encodage, il en résulte des traces épisodiques plus riches.

Il serait intéressant de vérifier cette idée avec nos jeunes sujets mais avec des tâches qui évaluent l’empan mnésique. Celui-ci illustrant le niveau de capacités attentionnelles d’un sujet car mesurant sa mémoire de travail, nous estimons que les tâches que nous proposons aux enfants TDA seront suffisamment difficiles pour saturer rapidement leur traitement mental des données.