6.2.1.1. Théorie centrée sur la localisation spatiale

Or, D.Fernandez –Duque et M. Johnson (1999) ; N. Georgieff (2001) démontrent l’existence de liens entre l’attention, la perception et la représentation en citant A. Treisman et G. Gelade (1980). Selon ces derniers, l’attention spatiale est indipensable dans l’intégration des traits des objets. L’objet recherché peut être une cible définie par un trait simple, facilement extractible des autres objets qui l’entourent. Mais ces derniers peuvent se commuter en distracteurs. En effet, ils peuvent masquer la cible en devenant plus nombreux et en se confondant avec l’objet cible. Cette opération est nommée effet de taille. A. Treisman et G. Gelade ont ainsi proposé deux phases de perception visuelle. La première détection de l’objet-cible correspond à une phase automatique préattentionnelle (analyse de bas niveau de traits élémentaires), la seconde à une phase attentionnelle sensible à l’effet de taille, est attentionnelle. Elle intègre les traits simples sur deux dimensions différentes, la forme et la localisation de l’objet. N. Georgieff synthétise ce processus attentionnel à deux niveaux en un assemblage de traits élémentaires, la conjonction du « quoi » et du « où » aboutissant à l’identification de l’objet. L’attention visuelle sélective contribue ainsi à la construction des représentations des objets. En effet, la représentation seule de l’objet (absence de perception) suffit à activer les zones corticales sensorielles (attention visuelle) elles-mêmes impliquées dans sa perception (Corbetta, Shulman, Miezin et Petersen, 1995).

Ainsi, nous avons une position de l’attention visuelle fondée sur les caractéristiques physiques et spatiales de l’objet. Nous constatons que ces deux caractéristiques s’apparentent fortement à des fonctions inhibitrices de l’attention. Mais qu’en est-il de la personne qui sollicite l’attention visuelle pour atteindre la cible ? Comment motive t-elle son choix ? Ces questions nous renvoient bien évidemment à l’enfant présentant des troubles de l’attention. Nous nous demandons s’il possède une motivation suffisante pour inhiber les stimuli non pertinentset pour accorder suffisamment de temps aux stimuli de son environnement. Nous introduisons par conséquent une autre caractéristique liée à l’objet qui est celle du temps. Le temps est nécessaire pour stabiliser la représentation de l’objet. Il semble que cette caractéristique temporelle fasse défaut ou intervienne insuffisamment dans le fonctionnement cognitif de l’enfant TDA pour déterminer l’étude d’un objet.