6.2.1.2. Théories centrées sur la représentation

Pour répondre à ces interrogations nous recourons aux études menées avec des patients cérébrolésés. N. Georgieff (2001) cite l’étude de E. Bisiach et C. Luzatti (1978). Ces auteurs ont montré que si on demandait à un patient héminégligent (Champ spatial partiel) de décrire un endroit familier, il ne porte attention qu’aux éléments situés dans son espace visuel. En revanche, si on lui demande de redécrire l’endroit en s’imaginant s’être retourné (niveau de la représentation), il ne peut, du fait de son héminégligence, appréhender l’espace précédemment décrit.

Cette observation souligne l’importance de l’individu qui contrôle son attention visuelle à partir de son plan d’action. Par ailleurs, elle confirme la conception de D. Boussaoud, G. Di Pellegrino et S. Wise (1995) cités par N. Georgieff (2001) qui rapprochent l’étape perceptive de l’organisation de la réponse motrice. L’assertion de A. Berthoz (2003) est encore plus explicite puisqu’il considère la perception en tant que décision au même titre que le cerveau qui choisit et qui décide. Pour cet auteur, le corps possède deux entités, une qui est enveloppe matérielle et l’autre, son « double » neuronal.

En nous appuyant sur le point de vue de ces auteurs, nous pouvons considérer que la perception est une action nécessaire dans la préparation (sélection des stimuli grâce à l’attention et à ses mécanismes d’inhibition que sont l’identité et la localisation de l’information) et la planification de l’action (motivation, intention).