6.2.2. Variabilité du projecteur attentionnel

D. Fernandez-Duque et M. Johnson (1999) précisent que l’attention peut changer la taille du focus du projecteur attentionnel (Ericksen & St. James, 1986). Cette hypothèse a été résolue par l’émergence du « Zoom de Lens », nouvelle métaphore dans laquelle le projecteur attentionnel possède un focus variable, similaire à la structure optique. L’aire focale peut alors varier mais lorsqu’elle s’agrandit, elle le fait au détriment d’une bonne discrimination des stimuli, ceci renvoie à une charge attentionnelle (Henderson, 1991).

Cependant D. Fernandez-Duque et M. Johnson soulignent que les champs de l’attention sont hétérogènes (Shulman, Wilson, & Sheehy, 1985 ; Downing & Pinker, 1985). Pour expliquer cette hétérogénéité, les chercheurs (Downing & Pinker, 1985 ; Laberge & Brown, 1989 ; Shulman et al. 1985) ont proposé la métaphore de l’attention comme gradient, dans lequel il existe un pic de l’attention au centre de l’aire focale, avec un continuum décroissant aux extrémités. Dans ce modèle, tout comme dans celui du Zoom de Lens est présentée la notion de ressources limitées, qui sont intégrées dans un modèle structuré. Il y aurait un centre de l’attention (pic du gradient) à partir duquel les ressources attentionnelles s’affaiblissent progressivement, obéissant à une fonction de distance spatiale (Henderson, 1991).

Ce modèle postule que la distance croissante entre la cible et le distracteur fait abaisser la somme de l’attention allouée au distracteur.

Récemment, la métaphore du gradient a été remise en question par des résultats montrant que c’est la charge des informations et non la distance spatiale, qui est un facteur du déclin de l’attention (Lavie, 1995). De plus, nous avons vu précédemment que les résultats de plusieurs expériences d’écoute sélective ne s’accordent pas sur l’emplacement de l’entonnoir. L’intérêt des chercheurs s’est donc déplacé sur les théories concernant la capacité des ressources de l’attention associée à une vision plus souple de la phase pendant la sélection.

Par conséquent, il est temps d’aborder les modèles à capacité limitée et la notion de ressources cognitives qui introduisent la notion de charge cognitive.