chapitre 11. PRéSENTATION DE LA DéMARCHE EMPIRIQUE

11.1. Sujets d’étude

Soixante-six sujets ont participé à cette étude avec l’accord de leurs parents. Ces sujets ont tous été largement volontaires. Ils ont été scindés en deux groupes, le groupe de trente-trois enfants qui présentent un trouble déficitaire de l’attention et le groupe de trente-trois enfants qui ne présentent pas ce type de comportement à l’école et à la maison. Ils sont appariés selon l’âge, la catégorie socioprofessionnelle du chef de famille, la zone de scolarité et le sexe-ratio (20 garçons et 13 filles). Pour être sélectionnés, les comportements de tous les sujets volontaires ont été évalués grâce aux questionnaires de J. DuPaul et coll. (1998). Le groupe TDA est constitué par les enfants dont les comportements correspondent aux critères définissant le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité. Le groupe Contrôle est constitué par les enfants dont les comportements ne correspondent pas à ces mêmes critères.

Nous recueillons des observations faites à l'école en nous déplaçant sur les lieux fréquentés par les enfants et les enseignants au moyen du questionnaire de J. DuPaul et coll. (1998) inspiré du DSM-IV (1994). Le même questionnaire est administré aux parents des enfants qui posent des problèmes d’attention à l’école pour vérifier l’existence d’une corrélation entre les deux évaluateurs. La grande majorité des enseignants et des parents (en particulier les mères) remplissent volontiers ce questionnaire. Ensuite, nous poursuivons l’évaluation en respectant quatre critères :

  1. Les troubles de I'attention doivent être confirmés par les questionnaires (versions école et maison) de J. DuPaul et coll. (1998).
  2. Les capacités cognitives doivent être normales. Le quotient d'intelligence inféré par la batterie de tests, le K.ABC (Kaufman et Kaufman, 1993) doit se situer au dessus de 70 avec un écart type de 12 (la majorité des enfants avec TDA/H sont d'intelligence normale). R. Barkley situe le seuil limite à 50 (QI > 50), seuil de en deçà duquel la nature des troubles de l’attention risque d’être différente.
  3. Vérifier la présence de comorbidité. Il s’agit de troubles spécifiques de l'apprentissage, visuo-moteurs, etc… qui peuvent apparaître en tant que variables dont les effets co-existent avec le syndrome TDA.
  4. Tenir compte des répercussions psychologiques des symptômes sur I'enfant et son entourage.

Le résultat de ces différentes évaluations permet dans la majorité des cas de confirmer ou d'infirmer le diagnostic du syndrome TDA/H, ainsi que d'une éventuelle comorbidité.

En retour, nous restituons les résultats de chaque enfant obtenus au K.ABC aux parents. Au cours de cet entretien, les parents complètent souvent le portrait de leur enfant par d'autres commentaires très utiles à l'appréciation des difficultés.