12.1.1. Le questionnaire de DuPaul (1998)
  • Echelles Totales (Versions Maison et Ecole).
Figure 2 : Echelle Totale. Version Maison.
Figure 2 : Echelle Totale. Version Maison.
Figure 3 : Echelle Totale. Version Ecole.
Figure 3 : Echelle Totale. Version Ecole.
  • Echelles d’Inattention (Version Parent et Version Enseignant.)
Figure 4 : Echelle Inattention. Version Maison.
Figure 4 : Echelle Inattention. Version Maison.
Figure 5 : Echelle Inattention. Version Ecole.
Figure 5 : Echelle Inattention. Version Ecole.

Ces résultats mettent en exergue une disparité dans les jugements portés sur les comportements inattentifs des enfants, en particulier envers les garçons.

Nous remarquons que les parents, en particulier les mères voient leur garçon beaucoup plus étourdi, irresponsable que les enseignants ne les voient. Il serait intéressant de se demander ce que traduit ce regard.

  • Echelle d’Hyperactivité/Impulsivité.
Figure 6 : Echelle Hyperactivité/Impulsivité. Version Maison.
Figure 6 : Echelle Hyperactivité/Impulsivité. Version Maison.
Figure 7 : Echelle Hyperactivité/Impulsivité. Version Ecole.
Figure 7 : Echelle Hyperactivité/Impulsivité. Version Ecole.

Nous remarquons que les jugements des parents portés sur le comportement Hyperactif/Impulsif de leur fils sont facilement plus accentués que les jugements des enseignants. En effet, 90 % des enfants atteignent des scores entre [70 et 97] percentiles d’après l’avis parental contre 65 % d’après l’avis de l’enseignant.

Quant aux filles, les avis des parents et enseignants ne se distinguent pas : 92 % des scores enseignants et 90 % des scores parentaux sont classés entre [70 et 97].

Ces jugements soulignent le fait que les parents supportent moins bien le comportement agité de leur enfant que les enseignants. D’autre part, le fait que ces parents soient majoritairement représentés par les mères peut influencer ces résultats. Il serait d’ailleurs intéressant dans une étude ultérieure de confronter les avis des pères avec celui des mères.

  • Catégorisation des types de comportements dans le groupe TDA (N = 33).
Figure 8 : types des désordres attentionnels (3 types.)
Figure 8 : types des désordres attentionnels (3 types.)

Ces tableaux descriptifs révèlent que les enfants qui constituent le groupe TDA adoptent majoritairement des comportements de type Combiné (70 %), c’est-à-dire à la fois impulsifs et inattentifs.

Nous remarquons que chez les garçons, douze sur vingt (60 %) se répartissent dans le type Combiné, sept (35 %) se classant dans le type inattentif et un seul (5 %) affiche un comportement hyperactif. Chez les filles, la distribution est différente. Elles sont onze sur treize (85 %) à adopter un comportement de type Combiné et deux (15 %) à afficher un comportement Inattentif. Par ailleurs, nous sommes interpellés par le regard que les mères portent sur leur fils. Ces mères semblent adopter un jugement plus accentué envers le comportement agité de leur garçon. Ce regard pourrait traduire un manque de reconnaissance de leur rôle en tant que mère ou encore une détresse à ne pas pouvoir assumer le rôle parental. Ces hypothèses interprétatives proviennent des échanges verbaux que nous avons eus avec certaines mères (voir chapitre 16). En effet, celles-ci montraient leur impuissance à remplacer le père inexistant. Ce sentiment de non maîtrise nous apparaît nocif dans l’instauration d’un processus étayant pour l’enfant. En effet, il nous semble que ces mères se sentent elles-mêmes en insécurité. Le comportement inadapté de leur enfant ne fait qu’accentuer leur manque d’assise psycho-sociale et émotionnelle. Mais, avant de poursuivre notre analyse descriptive, nous exposons la recherche de V. McLoyd (1990) mettant en exergue la différence de comportement des parents envers leurs enfants, selon le sexe de ces derniers. Cet auteur cite une étude menée par G. Elder et al. (1984) qui révèle que les enfants âgés d’un an, voire moins subiraient indirectement les effets négatifs de la perte d’emploi du chef de famille. Cette paupérisation modifierait la relation mère-enfant. Les mères deviendraient plus irrascibles et moins protectrices envers leur garçon que les mères issues de familles moins démunies économiquement. Par ailleurs, il semblerait que les filles issues de familles défavorisées bénéficieraient davantage d’un support maternel que les garçons issus du même milieu et que les filles issues de familles non démunies. D’ailleurs cette différence se poursuit à la période adolescente. A cette période, ces garçons adopteraient des comportements défaitistes, sans but précis, tandis que les filles seraient plus sûres d’elles. En revanche, cette étude montre que ce profil résiliant rencontré chez les filles s’inverse en faveur des garçons, lorsque la crise des ressources économiques de la famille survient à des âges ultérieurs (8–9 ans). A cette période ce sont les relations père-fille qui deviennent défectueuses. G. Elder et ses collègues (1974, 1979) interprètent cette différence de comportement par le fait que les mères, moins présentes à la maison car à la recherche d’un travail, ne peuvent plus protéger leurs filles. Celles-ci assumant les corvées ménagères sont plus réprimées par leur père.

Nous nous rendons compte de l’existence d’une pluralité de facteurs qui interagissent avec le système familial. Par ailleurs, nous gardons à l’esprit que le processus d’évolution des familles varie en fonction de l’âge de l’enfant, de la date de survenue de l’élément perturbateur (perte d’emploi ou départ d’un membre de la famille) et encore d’autres facteurs que nous allons tenter d’approcher.

Le chapitre suivant nous apportera un petit éclairage sur l’aspect économique des familles que nous avons rencontrées.