12.1.2.4. Comportement de l’enfant (vécu de la mère en particulier)

Tableau V : Qualité du comportement de l’enfant d’après sa mère.
Tableau V : Qualité du comportement de l’enfant d’après sa mère.
Figure 13 : Qualité du comportement de l’enfant d’après sa mère.
Figure 13 : Qualité du comportement de l’enfant d’après sa mère.

Les mères d’enfants qui présentent des troubles de l’attention semblent rencontrer nettement plus de difficultés dans la gestion du comportement de leur enfant que les autres mères. Nous ne pouvons expliquer cette difficulté par la configuration du couple parce qu’il y a presque autant de mères seules qui élèvent leur enfant dans l’un comme dans l’autre groupe. La difficulté pourrait venir en partie (a) du comportement distrait et agité de l’enfant, ou/et en partie (b) d’un défaut d’ajustement entre la mère et son enfant et/ou en partie (c) d’une plus grande difficulté de la mère à assumer son rôle éducatif.

  1. Le tempérament joue certainement un rôle dans l’assise du comportement de l’enfant TDA. G. Balleyguier (1989, 2000) définit le tempérament comme le « style émotionnel », « la manière émotionnelle d’agir et de réagir ». Cet auteur précise que le tempérament est plus précoce que l’attachement. Il se traduit notamment par un comportement agité ou apathique et par une maturité plus ou moins bonne selon les nourrissons. Il cite M. Rothbart qui définit ce terme comme « les différences individuelles de réactivité et d’auto-régulation, présumées avoir une base constitutionnelle … Par constitutionnelle, nous entendons l’organisation biologique stable de l’organisme, influencée par l’hérédité, la maturation et l’expérience » (Rothbart et Derryberry, 1981, p.40). Le processus de l’attachement constitue le premier mode de relation entre le bébé et une personne. Il se construit pendant les premières années.
  2. Quant à l’ajustement Mère-Bébé, il apparaît que les bébés les plus matures dans la gestion de leurs sensations, de leurs émotions regardent plus leur mère. Ils sont également plus souriants et vocalisent plus facilement que les autres (Calkins et Fox, 1992). Mais cet ajustement peut se réaliser parce que la mère sait répondre adéquatement aux moments de sollicitations et d’apaisement de son enfant (Winnicott, 1969). En revanche, un tempéramment plus irritable chez l’enfant associé à un physique moins avantageux que la norme, augmente le risque de maltraitance (Belsky, 1980 ; Elder et al. 1985, 1986). Nous avons pu nous rendre compte de la difficulté persistante (dix ans après) d’une mère à entretenir une relation suffisamment étayante, en particulier avec l’un de ses fils jumeaux, le plus agité, qui est né avec un bec de lièvre et qui ne lui ressemble pas. Cette famille nécessite toujours l’appui de structures para-médicales pour maintenir une certaine homéostasie du groupe familial. Par ailleurs, elle ne possède aucune autre figure sur laquelle s’appuyer. En effet, cette famille vit repliée sur elle. Le génogramme dessiné par les enfants jumeaux atteste d’un désinvestissement de la famille élargie. Nous estimons qu’il y a beaucoup de choses à dire sur cette dépendance aux structures « expertes » qui empêchent l’expression des compétences propres des sujets parents.
  3. Pour appréhender précisément ce dernier point relatif au rôle éducatif, nous avons pensé à analyser globalement la relation entretenue entre les parents et les enseignants.