13.4.5. Charge mentale : Vitesse d’apprentissage

Pour conclure cette partie, l’effet d’apprentissage est observé dans les deux groupes mais à un degré nettement inférieur chez les TDA. Nous pouvons émettre l’hypothèse d’un défaut de flexibilité dû à un effet redondant chez les enfants de ce groupe qui expliquerait un gain médiocre dans leur apprentissage d’une condition à l’autre. L’effet redondant est véhiculé par la répétition des mêmes exercices, qui par ailleurs sont très simples. Est-ce que les enfants TDA qui semblent vite s’ennuyer par la résolution de tâches non motivantes sont capables de fournir l’effort nécessaire pour maintenir leur attention (hypothèse d’un manque de motivation amenée par R. Barkley, 1997 notamment) ou éprouvent-ils plus de difficultés à s’adapter aux nouvelles exigences (conception de V. Rosen et R. Engle, 1997) ? Ces résultats ne semblent pas confirmer un défaut de motivation puisqu’il y a apprentissage et que les enfants montrent une participation active. Quant à la seconde question, cette étude semble confirmer une adaptation plus lente chez les sujets TDA. A cet égard, l’étude de M. Kane et al. (2001) révèle que les sujets à faible empan mnésique sont moins flexibles que les sujets à fort empan mnésique pour s’adapter à une nouvelle tâche. Remarquons que dans cette dernière étude, les tâches étaient visuelles. Or, nous venons de constater que nos enfants TDA avec un faible empan mnésique sont plus à l’aise dans la gestion de tâches auditives mais restent inférieurs dans le rappel des items aux enfants Contrôles. Néanmoins, A. Conway et al. (2001) ont découvert dans une tâche d’écoute dichotique que les sujets à faible empan mnésique sont moins aptes à inhiber les stimuli intrusifs auditifs. Ainsi, ce défaut de flexibilité se vérifie aussi bien pour des tâches auditives que visuelles.

Afin de poursuivre l’étude de surcharge cognitive constatée chez les enfants TDA, il serait ultérieurement intéressant de vérifier cette hypothèse par la présentation d’une épreuve sémantique comprenant une résolution mnésique suivie d’une résolution de reconnaissance (Dewhurst et Hitch, 1999).

Ces résultats différenciés entre les deux groupes indépendants nous amènent à l’hypothèse concernant la flexibilité mentale.