14.4. Discussion de ces deux parties pour répondre à l’hypothèse 2. La flexibilité mentale.

Ainsi, cette tâche est suffisamment complexe pour ne pas différencier les deux types de TDA et conserver une différence significative entre les enfants présentant des troubles de l’attention et les enfants sans troubles attentionnels. Cette tâche sollicite une préparation endogène de l’attention qui soit organisée. En effet, la non connaissance de la nature des stimuli à rappeler incite les enfants à développer des stratégies. Ils peuvent décider de se préparer à rappeler simplement les items numériques ou les items mots en prenant le risque de ne pas avoir fait le bon choix. Ils peuvent encore organiser leurs stimuli de manière à encoder sériellement et séparément les chiffres des mots pour mieux s’adapter à la demande de restitution. Cette seconde stratégie rappelle le système de traitement attentionnel gérant premièrement l’organisation sérielle d’une série d’items écoutée dans une oreille, ensuite l’autre série écoutée dans la deuxième oreille. Dans notre expérience, il s’agit de traiter séquentiellement chaque catégorie d’items (les mots suivis ou précédés des chiffres). Cette stratégie s’apparente à celle observée dans l’expérience de D. Broadbent sous la condition d’écoute dichotique (voir chapitre 7. Modèle à filtre attentionnel). Les enfants peuvent encore se contenter de répéter les items en respectant leur ordre d’apparition. Cette dernière stratégie apparaît coûteuse, particulièrement lorsque les stimuli sont présentés auditivement et que la liste des items s’allonge (deuxième et troisième séries). En effet les résultats obtenus nous montrent que les scores (moyennes) sont cantonnés au niveau du rappel de la première série de 4 unités (2 mots + 2 chiffres) chez les enfants présentant des troubles de l’attention (moyenne variant entre 4 et 5/12) et de la seconde série de 6 unités (3 mots + 3 chiffres) chez les enfants sans trouble de l’attention (moyenne 7/12). Or, nous avons constaté, lors de la situation expérimentale précédente, que l’empan des enfants TDA est déjà plus petit que celui des enfants contrôles en raison d’une mémoire de travail plus rapidement saturée et d’une dépendance à l’égard du champ plus importante qui parasitent le contrôle attentionnel endogène. Ce deuxième point est encore vérifié dans cette nouvelle tâche qui semble plus facilement résolue avec une modalité de présentation visuelle des stimuli. Or, nous envisageons que les enfants TDA sont davantage perturbés par les contingences externes visuelles. De ce fait, la différence discriminative des deux groupes à partir du niveau des performances nous incite à confirmer un défaut de stratégie de traitement des données associé à une faible capacité de stockage des informations en mémoire de travail.