15.6.9.2. Organisation Totale selon le type de TDA

Une analyse de la variance avec deux facteurs, (Type de troubles attentionnels [Combiné vs Inattentif vs Sans TDA]) x (Organisation Totale [Copie vs Mémoire]) avec mesures répétées sur le dernier facteur révèle deux effets principaux. L’effet (1) Types de TDA, F (2,62) = 5.63001 ; p = .005666 et l’effet (2) Organisation Totale avec F (1,62) = 79.7 ; p < .000001.

  1. Comme précédemment, le type Combiné obtient un score d’Organisation Totale (moyenne : 13.85) significativement inférieur à celui obtenu par le groupe Sans TDA (moyenne : 17.24), les enfants Inattentifs ne se différenciant pas des deux autres groupes (moyenne : 15.11.) Cependant, une analyse des contrastes montre que les enfants Inattentifs se différencient des enfants Sans TDA uniquement en condition de reproduction de Mémoire (moyennes : 10,44 contre 14.18.)
  2. Comme précédemment la production de Copie est significativement mieux organisée que la production Différée (moyennes : 18.82 contre 11.97.)

L’ensemble des résultats montre d’une part, que les enfants avec des troubles de l’attention rencontrent plus de difficultés pour produire un dessin de qualité, qui englobe à la fois les médianes, les diagonales et le rectangle de base, le tout bien agencé. D’autre part, le fait que les enfants des deux groupes ne se distinguent pas au niveau du style d’organisation (traits continus, intermédiaires et fragmentés.réf. Cotation Waber-Holmes), ni même au niveau du type de construction (cotation de Rey-Osterrieth) laissent à penser qu’ils adoptent certes, les mêmes procédés d’exécution graphique mais ceux-ci ne conduisent pas à des résultats équivalents.

Pour éclaircir ce constat de difficulté de récupération des informations liée par conséquent à une qualité d’encodage insuffisante chez les enfants TDA, prenons un exemple avec les types III et VI de construction notamment. Ces types sont utilisés par 30 % d’enfants TDA en copie et par 33 % en mémoire contre 36 % d’enfants Contrôles en copie et 42 % en mémoire. Ces types, en particulier le numéro VI, utilisés par les deux groupes renvoient à un même schème familier, une maison ou une fusée. Or, ce schème peut faciliter la rétention et plus tard la mémorisation mais pas forcément son organisation. En effet, il semble que pour certains enfants TDA, leurs représentations de la Figure Complexe de Rey reste encore à un stade figuratif. Autrement dit, ils s’arrêtent au niveau de ce qu’ils voient et l’encodage de l’objet se réalise de manière superficielle. Tout se passe comme si ces enfants ne réinvestissaient pas leurs connaissances géométriques acquises scolairement, comme le fait de percevoir certaines formes les plus basiques, le rectangle, le carré, le triangle. Ceci se vérifie en particulier pour le type IV (juxtapositions de détails et d’ensembles) qui est utilisé par la majorité des enfants appartenant aux deux groupes (TDA : 57 % en copie et 45 % en mémoire ; Contrôle : 54 % en copie et 48 % en mémoire). C’est d’ailleurs, un type de construction qui reste dominant entre cinq et dix ans pour Osterrieth avec une apogée à l’âge de huit ans. Les enfants Contrôles s’en sortent mieux. Les activités d’encodage et de récupération des éléments apparemment morcelés s’agencent de manière plus efficiente pour ces enfants, contrairement aux enfants présentant des troubles de l’attention. Ces derniers auraient peut-être besoin de plus de temps pour organiser leurs informations de façon à les récupérer plus structurées. Cette dernière idée renvoie à un retard de développement, nous y reviendrons ultérieurement.

Il est temps de vérifier maintenant le niveau d’organisation atteint par les productions des enfants pour conforter ou infirmer le constat de productions graphiques moins élaborées chez les enfants TDA par rapport aux enfants sans TDA.