16.5.2. Analyse cognitive des résultats

Allan obtient des scores homogènes dans les processus mentaux composites.

Ses résultats aux subtests de connaissances sont signiticativement inférieurs à .05 à ceux des processus séquentiels et processus simultanés.

Cette faiblesse révèle un faible investissement scolaire de la part de Allan.

Nous pouvons nous apercevoir que cet enfant n’est pas du tout aisé dans le maniement des nombres pour le subtest “Arithmétique” (72) qui correspond à un âge de développement de 7,9 ans et à un pourcentage de 3% de réussite dans la population générale. Il ne connaît pas sa table de multiplication.

Il devrait lire et parler davantage pour acquérir des concepts verbaux. Il ne connaît pas la signification des mots suivants : « paume », “je n’ai pas de paumes” – « index », etc...Il obtient une note standard de 68 au subtest “Devinettes”, ce qui correspond à 2 % de réussite dans la population générale et à seulement 5 % de réussite dans sa catégorie socio-professionnelle. Or, ce subtest évalue l’inférence conceptuelle et la classification logique.

De plus, Allan n’ose pas donner la réponse de peur qu’elle ne soit fausse. C’est un enfant inhibé qui répond souvent par l’expession suivante, “Je ne sais pas”.

Ce que nous pouvons noter de la part de ce garçon, c’est son impulsivité dans les réponses qu’il donne. Par exemple, dans le subtest « Séries de photos », il ne commet le plus souvent qu’une erreur dans la série et ne cherche pas à vérifier (défaut d’attention sélective). Dans « Suite de mots », il paraît mal concentré, nous ne savons pas si cette mauvaise concentration est due à de l’anxiété ou à une intolérance aux frustrations. Il a du mal à inventer une stratégie mnésique surtout lorsqu’apparaît la tâche perturbatrice dans ce subtest.

Cette attitude peut s’expliquer par l’hypothèse d’un manque de flexibilité cognitive.

Il se montre de nouveau impulsif dans “Matrices Analogiques” où il trouve la pièce manquante mais ne fait pas attention à son orientation. En fait c’est un enfant qui ne va pas chercher à vérifier l’exactitude de ses réponses. Il est très passif ou encore il ne montre aucune activité métacognitive, c’est-à-dire qu’il ne prend pas assez de recul par rapport aux actions entreprises afin de les analyser, d’après la définition de M. Develay (1992).

En conclusion, nous pouvons dire que Allan obtient des résultats à l’échelle des processus mentaux qui se dispersent dans la zone moyenne [7 ; 10], excepté pour le subtest « Matrices analogiques ». Ce dernier qui sollicite un raisonnement analogique et une attention visuelle sélective (attention aux détails pertinents) est le moins bien réussi. Nous incombons cette faiblesse à un défaut métacognif.

Il obtient cependant deux scores dans la zone moyenne supérieure avec les subtests “Triangles” (11) et “Mémoire spatiale” (11). Ces résultats indiquent un réel potentiel cognitif chez ce garçon pour tout ce qui concerne la structuration spatiale et géométrique. Cependant, il ne consacre pas assez de temps pour réaliser la figure complexe de Rey avec efficacité. Il a du mal à rapidement percevoir une vue d’ensemble de la figure. Il procède par morceaux mais ces morceaux sont bien mémorisés. Allan ne présente donc aucun problème de mémorisation mais d’avantage un problème d’abstraction conceptuelle (réf. Devinettes).

Il montre surtout un handicap culturel. Tous ses résultats relatifs aux connaissances se situent entre [-3 et -1] écarts-types de la moyenne, excepté pour le subtest “Personnages et lieux connus” où il obtient un score très moyen (89).