16.7.2. Analyse cognitive des résultats :

Les résultats obtenus par Ghislaine sont homogènes pour les subtests Connaissances. Ils se dispersent dans la zone moyenne inférieure, c’est-à-dire entre [86 ; 100].

Les résultats obtenus pour les subtests qui impliquent des processus simultanés offrent un profil voisin de celui des Connaissances. Ils se dispersent de la même manière mise à part pour un point faible avec “Mémoire spatiale” (6) qui correspond à un taux de réussite de 9% dans la population générale.

Quant aux subtests des Processus séquentiels, ils possèdent des scores significativement supérieurs à ceux des Processus simultanés et à ceux des Connaissances.

Effectivement, les trois scores des Processus séquentiels correspondent à des âges de développement supérieurs ou égaux à 11 ans. Ils soulignent une très bonne capacité attentionnelle pour la rétention d’une série simple d’items. L’empan mnésique auditif de Ghislaine est particulièrement brillant, en dépit de la tâche perturbatrice au subtest “Suite de mots” (13). Ce dernier résultat indique que Ghislaine possède une bonne attention sélective.

Dès qu’il s’agit de replacer des stimuli spatialement sur une grille, Ghislaine est perturbée. Elle rencontre des difficultés à organiser visuellement les items perçus. Sans doute est-elle trop bousculée pour les organiser et qu’il lui faut plus de temps pour les encoder (temps d’encodage visuel des stimuli = 5 secondes).

Cependant, nous pouvons émettre l’hypothèse que cette enfant a des difficultés à organiser structurellement des figures géométriques. Au subtest “Triangles” (8) elle procède par essais et erreurs et ne parvient pas à aborder une vue d’ensemble. Cette procédure lui coûte du temps expliquant un score en-dessous de ses capacités. Si nous observons son comportement pour la réalisation de la figure de Rey, nous constatons qu’elle n’anticipe pas. Elle n’appréhende pas d’emblée, la construction organisée de la figure. Elle gomme souvent ses premiers tracés. Cette attitude témoigne également d’une impulsivité. Son processus d’élaboration de la figure complexe en copie et de mémoire correspond au type III, c’est-à-dire à un contour général qui ne respecte les proportions de la figure et dans lequel tout est ajouté sans ordre.

Nous pouvons donc conclure à un défaut de distanciation des stimuli perçus visuellement. D’ailleurs, les résultats obtenues aux subtests suivants, illustrent cette difficulté à abstraire aussi bien des concepts verbaux que des concepts logico-mathématiques ; “Reconnaissance de formes” (7) soit 7 ans et 3 mois d’âge de développement, “Triangles” (8) soit 8 ans d’âge de développement, “Devinettes” (86) soit 8 ans d’âge de développement et “Lecture et compréhension” (86) 8 ans d’âge de développement également.

Les résultats de Ghislaine sont également affaiblis par une attitude impulsive, c’est-à-dire un défaut d’inhibition. Notamment, dans le subtest “Matrices Analogiques” (10), elle trouve les bonnes pièces manquantes mais ne va les placer (orientation) adéquatement (3 mauvaises orientations sur 6 réponses erronnées). Dans le subtest “Séries de photos”, elle ne commet qu’une seule erreur dans les séries. Elle se dit d’ailleurs fatiguée pour ce subtest qui est assez long à passer. Ces erreurs témoignent non pas d’un défaut de compréhension logico-sémantique mais davantage d’un problème d’attention soutenue.

Ses résultats sont aussi appauvris par le fait qu’elle ne connaît pas sa table de multiplication. Dans le subtest “Arithmétique” (92) correspondant à 15 % de réussite dans la population générale et 30 % de réussite dans sa catégorie socio-professionnelle, elle est très longue à calculer car elle procède par des opérations additives et non pas par des opérations de multiplications pour trouver les résultats.

Ghislaine possède donc un profil cognitif qui est dépendant du champ. Elle a une très bonne capacité d’analyse séquentielle des données. Cette analyse lui semble coûteuse en effort cognitif.