16.11.4. Analyse synthétique des différentes données

Le génogramme de Thierry se fait remarquer par la non connaissance des prénoms des oncles, tantes et des grand-parents. Le réseau relationnel de Thierry se limite à la fratrie et aux parents (groupe primaire), excepté pour un frère qu’il met à l’écart alors qu’il vit avec lui à la maison. Thierry dit ressembler à Vincent et ajoute qu’il est son modèle. Il a des conflits avec son frère Antoine et prétend que ce frère vit en dehors de la maison. Nous apprendrons plus tard par le père que Antoine vit toujours à la maison et qu’il n’est pas apprécié par Thierry parce qu’il est le seul enfant qui ait toujours bien fonctionné à l’école (pas de problème de comportement, ni de difficultés d’apprentissage du français). Ce qui s’avère être le contraire de Vincent et de thierry qui sont des enfants qui ne pensent qu’à jouer aux jeux électroniques et qui ne tiennent pas en place. D’autre part, Vincent ne s’intéresse toujours pas aux filles, il est plongé dans l’informatique et les jeux et achète tout ce que souhaite Thierry. Le père ajoute que Thierry est la copie conforme de Vincent.

Le rôle du père est important. Il a une fonction de sage dans la famille. Quant à celui de la mère, il semble limité à la fonction nourricière. Au Laos, le père exerçait le métier d’instituteur ou exerçait une fonction similaire (difficulté à s’exprimer en langue française). En France, il est ouvrier.

Le génogramme présente de nombreux oublis également et certaines confusions. Ces oublis s’expliquent par des oncles et tantes du côté maternel qui vivent au Laos, aux USA, en Thaïlande. Thierry a omis (faute d’inattention ou méconnaissance) de préciser le décès de son grand-père maternel. La demi-sœur mariée avec trois enfants et la belle mère du père de Thierry qui vivent aux USA n’apparaissent pas également.

Par rapport aux notes obtenues aux échelles de l’inventaire d’E.S de Coopersmith, nous remarquons qu’elles se distribuent dans une zone moyenne. En revanche, la valeur d’estime de soi face à la réussite scolaire est significativement basse, proche de la note limite. D’ailleurs tout récemment, les parents viennent d’obtenir la naturalisation et la francisation des prénoms des enfants et des leurs. Le retour au pays n’est plus possible alors qu’ils l’avaient envisagé dans un premier temps. Ceci peut expliquer en partie le manque d’investissement de la langue française par cet enfant.

Nous remarquons que la production du génogramme assez pauvre contraste avec la richesse et l’exactitude de la production différée de la F.C.R où il ne fait qu’un seul oubli et qu’une seule confusion. Les niveaux d’organisation de ces figures (copie et mémoire) atteignent le maximum et viennent conforter les bons résultats obtenus aux subtests « Triangles » ; « Matrices analogiques » et « Mémoire spatiale ».