17.2.2. Ouverture pour l’épreuve de la Figure Complexe de Rey

A la suite des résultats obtenus dans la vérification d’une éventuelle difficulté d’organisation spatio-temporelle chez les enfants TDA, nous nous sommes demandés du fait de notre démarche intégrative, si elle s’exprimait également dans d’autres contextes comme celui de l’organisation familiale appréhendée avec le génogramme. Nous comptons comparer à la suite de ce travail, des productions de la FCR à celles du Génogramme afin d’analyser les indices organisateurs des enfants TDA.

Il serait fort intéressant d’expliciter la Figure Complexe de Rey sous un regard plus clinique. Par exemple nous avons déjà interprété le fait que l’enfant TDA s’amarre au Rectangle de Base pour tenter des approches vers l’extérieur. Si l’extérieur lui renvoie des réponses ambivalentes, l’enfant TDA se retire dans un comportement désorganisé, dans l’agitation ou la rêverie pour se ressourcer et répéter ses tentatives souvent infructueuses envers l’extérieur. Il vit dans le présent et fonctionne sur un mode binaire qui ne s’ajuste pas au fonctionnement psycho-émotionnel complexe d’autrui. Nous avons remarqué que ce problème de structuration des figures imbriquées se vérifie également au niveau de la structure du génogramme qui est un outil chargé affectivement (oublis, confusions).

Nous comptons également opérer des liens entre le style cognitif et l’élaboration cognitive de la Figure Complexe de Rey chez l’enfant TDA. En effet, nous pensons qu’un profil cognitif de type séquentiel ne favorise pas une organisation optimale de la FCR.

Enfin, suite aux résultats obtenus à la FCR, nous considérons cet outil valable dans le diagnostic de lésions cérébro-frontales mais pas assez sensible pour diagnostiquer des troubles de l’attention chez l’enfant. Nous comptons d’ailleurs utiliser et approfondir la tâche proposée par P. de Jong (1995), le « Star Counting Test » pour vérifier son degré de fiabilité. Notre conception concernant les difficultés rencontrées par les enfants TDA, va dans le sens d’un dysfonctionnement cognitif qui accuserait une lenteur d’exécution et un décalage dans le développement psycho- affectif et cognitif. Il serait intéressant de proposer un rappel de la FCR au bout de 20 minutes au lieu de 3 minutes pour évaluer la qualité de restructuration de la copie. Nous pensons que les enfants TDA auraient besoin de plus de temps pour s’approprier (processus d’encodage) des informations nouvelles afin de mieux les récupérer.

Avant de conclure, nous avons observé des différences dans l’obtention des résultats au niveau du sexe et du type de TDA de l’enfant. Il nous faudrait par conséquent poursuivre notre étude en incluant davantage d’enfants de type inattentifs dont le nombre se limitait à 9 enfants, 7 garçons et 2 filles du groupe TDA, dans le but d’apporter des résultats plus probants.